Jusqu’à date, aucun cas suspect au coronavirus n’a été notifié en Guinée. C’est tant mieux. La Guinée abrite pourtant un nombre important de chinois à travers tout le pays. Ils sont présents dans le BTP, les mines et dans plusieurs autres secteurs d’activité. Ils voyagent de la Guinée vers leur pays et vice-versa. Le risque est énorme. Mais les autorités guinéennes ont préféré renforcer les mesures de sécurité sanitaire à l’aéro-hangar et aux différents ports, au lieu de fermer les frontières à la Chine. Plus troublant, les autorités semblent ranger aux oubliettes les Guinéens de Wuhan, épicentre de la maladie. Du moins, pour le moment.

Une vingtaine d’étudiants Guinéens, 17 précisément, sont répertoriés à Wuhan. Sans compter des commerçants dont aucun chiffre, même officieux, n’existe sur leur nombre. Pour les étudiants, aucune mesure n’est envisagée pour les rapatrier, comme l’ont fait certains pays : Etats-Unis, France, Japon, Corée du Sud, Grande-Bretagne, Inde, Italie, Allemagne, Canada, Bangladesh, Australie, Nouvelle-Zélande, Sri-Lanka, Thaïlande, Philippines, Maldives, Singapour, Maroc, Espagne, Algérie, Russie. Ils vont se débrouiller seuls dans leur confinement, sans sous, pour résister au « siège de coronavirus ». Des pays comme la Côte d’Ivoire, à défaut de rapatrier ses ressortissants les a assistés, financièrement. Soit 300 000 F CFA pour chacun des 80 ivoiriens de Wuhan, afin qu’ils supportent le coût de la vie. Toute la ville est mise en quarantaine, ce qui signifie peu de mouvement et pas de travail. Les heures de sortie pour l’approvisionnement sont fixes. Au-delà, les transports publics sont interrompus, les gares fermées, les cinémas et bars aussi. Même les chinetoques sont invités à rester chez eux et les autorités ont interdit toute circulation non essentielle.
L’Algérie et le Maroc ont carrément suspendu les vols en provenance de Chine à l’image d’autres pays européens et asiatiques. La Guinée qui a bien connu Ebola maintient la liaison avec la Chine. Comme pour lui rendre la monnaie. La Chine n’avait pas fermé ses frontières à la Guinée et avait continué ses activités dans le pays, pendant que d’autres pliaient bagages.
En attendant que la Chine maîtrise l’épidémie ou que les autorités volent au secours de ses ressortissants, le ministère de la Santé invite les populations à pratiquer les mesures sanitaires suivantes : se laver les mains régulièrement avec de l’eau et du savon après tout contact ; se couvrir le nez et la bouche en cas d’écoulement nasal, de toux, d’éternuement avec un mouchoir (papier ou tissu). Conduire dans une formation sanitaire toute personne présentant des symptômes suspects en provenance des pays touchés. Les formations sanitaires sont invitées à prendre toutes les dispositions pour la détection et le traitement de tous cas éventuels. Prévenir vaut mieux que guérir, dit l’adage.