Samedi 8 février, sous un soleil de plomb, un incendie s’est déclaré dans l’après-midi au grand marché de Madina, le plus grand centre des affaires du bled. C’est précisément au centre commercial ‘’Falloulahi’’, sur la route Le Niger, qu’un feu a calciné au moins 5 magasins et quelques bureaux. L’origine de l’incendie reste pour le moment inconnu. Même si les premiers secours évoquent un court-circuit dans un des magasins. Aucune perte en vies humaine, mais des dégâts innombrables.

Ce sont des magasins de stock situés au 5e étage de l’immeuble et tout leur contenu qui sont partis en fumée en fin d’après-midi. Les deux magasins étaient remplis de climatiseurs et de produits cosmétiques. Les jeunes se sont battus contre les flammes pendant une heure avant l’arrivée des sapeurs-pompiers. Le voisinage a également été d’une grande aide, en apportant notamment des seaux d’eau sous l’œil impuissant des agents de la Police et de la Gendarmerie. Un véhicule de la protection civile se pointe, mais le problème c’est qu’il n’avait pas d’eau. Quand ils ont eu de l’eau, les tuyaux étaient courts, n’arrivaient donc pas au 5e étage. Il a fallu attendre plus d’une heure pour voir des sapeurs-pompiers d’une société privée débarqués. Les jeunes avaient déjà éteint les 2/3 des flammes.
Les victimes, elles, sont dans le désarroi. Mamadou Alpha Diallo, plus connu sous le nom d’Alpha Chine explique que c’est un combat de plus de 20 ans qui est réduit en cendre : « C’est notre stock qui a pris feu. Je travaille avec mon frère. Tout est parti, rien n’est sorti, même une aiguille. Nous vendons des climatiseurs, des réfrigérateurs, des congélateurs et des écrans plats, tout est réduit en cendres. Je ne peux pas estimer pour le moment, mais ce n’est pas moins de deux milliards de francs guinéens. Ce que nous avons construit durant des années est parti en fumée. Je vais que le peuple de Guinée soit témoin, nous avons tout perdu aujourd’hui, mais nous allons continuer à vivre par la grâce de Dieu ». Son jeune frère Abdoulaye Diallo peste contre le retard des agents de la protection civile : « Les sapeurs-pompiers ne sont pas venus à temps, c’est pourquoi nous n’avons même pas pu sortir même une aiguille. Certains nous ont dit carrément qu’ils n’ont pas de carburant. C’est désolant ».
Abdoul Hamid Diallo, responsable du centre, évoque la thèse du courant : « Vers 13h 20 minutes, j’ai entendu des cris, je suis sorti j’ai vu des gens indexer le toit de notre immeuble. Je ne pensais pas que c’était un incendie d’une telle ampleur, mais j’ai très vite compris que c’était grave. Ça doit être un court-circuit parce qu’ici il n’y a pas de cuisinier ici ». Mais cette version est mise en cause par une partie des commerçants du centre. Ils soupçonnent des sociétés de téléphonie qui ont des antennes sur le toit de l’immeuble : « Nous nous sommes renseignés il n’y avait pas de courant quand l’incendie se déclarait. Ce sont les sociétés de téléphonies qui ont des groupes électrogènes qui doivent s’expliquer ». Les responsables de ces sociétés dans ce centre n’ont pas voulu s’exprimer. Tout comme ceux de la protection civile, de la Police et de la Gendarmerie.
Au moment où nous quittions les lieux (17h), les sapeurs-pompiers, aidés par les jeunes, avaient réussi à éteindre les flammes.
Yacine Diallo