Le 18 février à Cona-crime, le Front national pour la défense de la Constitution, FNDC, a dénoncé et reprouvé, dans une conférence de stress, le rejet par des hostos publics des blessés et des corps de victimes de manifs contre le changement de la Constitution. Billo Bah, le chargé adjoint des opérations du FNDC : «Nous sommes dans une situation très grave et très critique. Les hôpitaux ont refusé de recevoir des corps de victimes des répressions sanglantes du régime. Ce qui n’arrive jamais même en situation de guerre. Des corps en dégradation très poussée ont été exposés à l’air libre à l’hôpital sino-guinéen. C’est un refus catégorique des services sanitaires de venir en aide à personne en danger, parce qu’ils sont opposants au changement constitutionnel. Ce qui fait que beaucoup succombent après quelques jours.» Hypocrate pourrait se retourner outre-tombe à cause des serments d’hypocrite que se rendent coupables des toubibs guinéens. Pour Billo Bah, l’acte de ces médecins démontre le «plan machiavélique» du goubernement qui donnerait «des instructions fermes» aux hostos, aux agents de terrain de ne point s’occuper des blessés et des morts. Il argue avoir «constaté que des gens avec qui nous avions l’habitude de coopérer devenir très méfiants, très hésitants.»

Sékou Koundouno, le chargé de la planification et de la stratégie, ajoute que si dans un Etat les structures sanitaires composées de médecins et des infirmiers entrent dans un militantisme aveuglé, à la solde du prince et de son clan mafieux, il « pense bien que nous sommes dans un Etat néant où nous avons perdu tous les repères.» Le Koundouno met en garde le dirlo de l’hosto d’Ignace-Deen, Mohamed Wada eh…Awada et sa collègue Fatou Sikhé Cas-marrant de l’hosto de Donka, de ne plus rejeter les blessés ou les corps des victimes de manifs organisés par le FNDC. «Dans les jours qui suivent, tout cas de rejet de blessé ou de mort que nous constaterons, la main sur le coran, le FNDC les traduira devant les juridictions internationales. On ne peut pas se permettre que des cadres véreux, n’ayant aucun respect pour leur serment, violer la déontologie médicale et que les gens se remettent au seigneur », peste Sékou Koundouno. «C’est une mise en garde systématique», précise-t-il avant d’estimer que l’Etat veut effacer toute preuve de «l’assassinat sauvage des manifestants du FNDC», d’où le rejet de soigner les blessés et de rejeter les corps. Désormais, « quiconque s’entêterait à refuser un blessé, le FNDC le fera regretter pour le restant de sa vie.» Un homme averti en vaut mille.

Ibrahima Diallo, autre chargé des opérations au FNDC, a relevé qu’il y a des médecins qui auraient été menacés de mort par les autorités publiques à cause du service qu’ils accordent aux blessés du FNDC. «L’Etat s’est décidé à réprimer, à tuer et à humilier les corps et même les citoyens qui remontent les cas de blessés ou des morts dans les quartiers. C’est une situation déplorable et condamnable». De fustiger le comportement «inhumain de la Croix-Rouge, une ONG internationale qui se soumet aux injonctions du gouvernement guinéen. C’est inadmissible. » Il appelle à l’organe mère de fermer le bureau Guinée, parce qu’il a perdu son sens, dérouté sa mission originelle. « La Croix-Rouge nous a fait savoir qu’ils ont déjà reçu des courriers. Qu’une tierce personne ne peut plus se permettre de les appeler sans qu’il ne passe par l’Office de la police judiciaire (OPJ) », témoigne Ibrahima Diallo.

Le FNDC a promis de mettre de l’ordre dans la maison, arguant ne pas jouer à la comédie du goubernement.

Yaya Doumbouya