C’était dans les tuyaux, c’est désormais officiel, le Prési Alpha Grimpeur a décidé de reporter les sélections legis-tardives du 16 février jusqu’ au 1er mars prochain. Il l’a fait savoir hier nuit dans un décret pestilentiel lu sur les antennes de la télebidon nationale. Le chef de l’État n’a pas fait allusion au référendum qui ne fait désormais l’ombre d’aucun doute. Cependant, il se murmure que ce report est lié à un éventuel couplage des scrutins. Au lendemain de cette annonce, les avis des différents acteurs de la classe politique guinéenne divergent. Le RPG arc-en-ciel qui bat déjà campagne à Cona-cris et à l’intérieur du bled, estime que le report n’entame en rien la volonté du parti à rafler le maximum des sièges à l’hémicycle. Dr Zalikatou Diallo, tête de liste du parti au pouvoir explique : « Ce report est purement technique d’après ce qu’on nous dit. Mais il ne change rien au processus dans la mesure où on est dans la dynamique de la campagne. On ne peut que saluer et apprécier cet état de fait parce que nous cherchons à avoir des élections transparentes où il y aura zéro contestations. Nous souhaitons avoir un scrutin crédible, même s’il y a un chronogramme élaboré qui a des séquences. Chaque séquence a un délai qu’on doit respecter ».

Les acteurs politiques de l’opposition ne percoivent pas la situation de la même manière et estiment que cela ne change rien tant que le fait-chier électoral reste corrompue. Pour Oussou Fof, Prési du groupe parle-menteur libéral-démocrate, c’est le chef de l’État qui tire les ficelles : « Nous on s’attendait à rien, nous savons que c’est Alpha Condé qui gère la CENI, monsieur Kébé ne reçoit que des injonctions, c’est une marionnette. Lorsqu’Alpha a dit qu’il voulait organiser les élections à la fin de l’année, Kébé a trouvé la date. Nous avons un fichier de 8 300 000 électeurs. Alpha donne la preuve qu’il ne veut pas la paix. S’il voulait la paix il aurait écouté peut-être les religieux et reporté ces élections jusqu’à ce qu’on se retrouve autour d’une table et qu’on discute des questions essentielles. Mais ils est dans la logique de violer la loi. Il a reporté les élections pour pouvoir faire le couplage, mais il se prend dans son propre piège ».
Le Faya du BL abonde lui aussi dans le même sens : « Alpha a toujours fait de la Guinée sa chose personnelle, il veut contrôler tout. Aujourd’hui les institutions n’existent pas. La Guinée est devenue aujourd’hui du n’importe quoi, mais Alpha n’aura ni le 3e mandat ni les élections législatives ni le referendum ».
L’opposant s’en prend également à l’OIF, Organisation internationale pour la Francophonie qu’il accuse d’avoir une part de responsabilité dans cette crise concernant les légis-tardives et le fichier électoral : « L’OIF a eu des experts qui ont audité le fichier, ils ont trouvé qu’il est corrompu. Et c’est un de ses membres, un certain Koulibaly, un ministre malien, qui est venu dire que les élections ne sont pas tenables. Aujourd’hui s’il y a violences ou génocide l’OIF sera pointé du doigt parce qu’elle est dans la confusion. Nous voulons que la loi soit respectée parce qu’elle n’est pas un encombrement ».
Yacine Diallo