Après avoir décrété l’état d’urgence sanitaire sur toute l’étendue du territoire, le Président Alpha Condé place la barre très haut, pour faire face à la pandémie coronavirus. Dans un décret qui daterait du 27 mars rendu public la nuit du lundi 30 mars sur les ondes de la télévision nationale, le chef de l’Etat a annoncé l’instauration d’un couvre-feu sur l’ensemble du territoire de 21h à 5h du matin. La capitale Conakry est également coupée des villes de l’intérieur pays. Désormais tous les déplacements vers l’intérieur du pays sont interdits, sauf par dérogation du ministère guinéen de la Santé.
Ces mesures sont entrées immédiatement en vigueur, mais n’ont pas été respectées pour la nuit du lundi. Elles viennent s’ajouter aux autres mesures drastiques annoncées par Alpha Condé, le 27mars. Parmi elles, on note surtout les restrictions dans le transport en commun. Le Président a décidé de réduire le nombre de passagers dans les transports en commun entre 3 et 10, dans les taxis et dans les minibus. Une décision qui a poussé les taximètres à entrer en grève le 30 mars. Ils réclament des mesures d’accompagnement dont la réduction drastique du prix du litre du carburant à la pompe. Mais cela n’empêche pas les agents des forces de sécurité d’improviser des points de contrôle dans plusieurs axes routiers de Conakry. C’est notamment le cas au niveau du rond-point Cosa où des policiers postés en grand nombre font la ronde et fouillent les véhicules. En ce qui concerne le transport interurbain, les prix ont carrément doublé, vers la plupart des destinations.
A la mi-journée du mars 31 mars, la Guinée comptait au moins 23 cas confirmés de Covid-19 et des centaines de contacts.

Yacine Diallo