La Jeunesse des églises protestantes évangéliques de Guinée a lu une déclaration, le vendredi 27 mars à Cona-cris, sur les violences post-électorales survenues à N’Zérékoré. Au lendemain du double scrutin législatif et référendaire du 22 mars, des affrontements communautaires ont conduit à l’assassinat de plusieurs personnes, à l’incendie et au vandalisme de cinq églises et une mosquée à N’Zaly-City.
Les jeunes ont déploré et condamné la destruction des églises, alors qu’elles ne sont pas liées au processus électoral. En 2011 et 2013, rappelle Elie Tolono, prési de la jeunesse, cette Eglise protestante située au quartier Dorota a déjà été brûlée par des inconnues suite aux incidents post électoraux des législatives. Alors qu’il n’y a pas eu encore justice, la même Eglise a été incendiée la nuit du 22 mars. La jeunesse accuse des jeunes d’avoir tué Jean Lamah, alias Jean le fleuriste qui habitait tout près et qui a voulu dissuadé les assaillant : « Notre regretté frère est mort en martyr sous les coups de machettes et coupe-coupe comme si l’on abattait un gibier. Notre bien aimé frère « Jean le fleuriste » connue de toute la cité de Zaly en est parti ainsi en héro et martyr pour sa foi et parce qu’il était chrétien ».
Quatre autres églises ont été incendiées, pas les sièges des partis politiques, ni les CECI, ni les bureaux de vote, encore moins les centres de dépouillement ou de centralisation des voix. «Ce sont des Eglises, des maisons de Dieu, des entités apolitiques », déplore Sieur Tolono.
La jeunesse des églises recommande aux autorités coutumières et notabilités de la région, de jouer pleinement leur rôle régalien de conciliateurs dans la cohabitation intercommunautaire, du vivre ensemble. Aux autorités administratives et judiciaires de rendre justice. « Sans la justice, il n’y a pas de pardon sincère et honnête », dit-il. En 2011, déjà, 11 Eglises avaient été calcinées en Guinée-Forestière, notamment à N’Zérékoré, Beyla et Lola. Il n’y a toujours pas de justice.
Pour le moment, une sensibilisation impliquant tous les responsables des confessions religieuses, la notabilité, les sages et les autorités a permis de ramener le calme. Samuel Millimouno, a insisté sur le fait qu’en Forêt, les sensibilisations ne manquent pas pour conscientiser la population sur la nécessité de vivre ensemble et de laisser chacun exercer librement sa foi. Ce qui manque dit-il, c’est la justice.
Pour éviter d’autres violences, la jeunesse suggère à la commune urbaine de N’Nzérékoré d’installer un PA au rond-point de Dorota près de l’entrée principale de l’Eglise.

Oumar Tély Diallo