Depuis plus de deux mois, les pays luttent par tous les moyens contre le Kôrônavirus. En Guinée, c’est près d’un mois après l’annonce officielle de la présence de la maladie que le Prési Alpha Grimpeur et son équipe font croire au populo qu’ils ont enfin « sorti l’artillerie lourde », pour botter la pandémie Covid-19 hors de nos frontières.
Après l’état d’urgence sanitaire, le couvre-feu et la fameuse baisse du prix du car-brûlant, les Guinéens étaient impatients d’avoir leplan de riposte économique à la crise sanitaire. Ils sont bien servis. Ce lundi 6 avril, sur la télébidon nationale, le Premier ministre, Ibrahima Cas-Sorry Fofana, dans un ton aussi grave que la situation, a égrené les grandes lignes par lesquelles son goubernement entend venir en aide aux Guinéens qui font face au Kôrônavirus.
Le plan de riposte est d’un goût qui dépasse 3 mille milliards de francs glissants, il compte 30 morsures phares, reposant essentiellement sur trois composantes. Parmi elles, la composante sociale qui aurait pour but d’atténuer les conséquences de la crise sanitaire pour les ménages, notamment ceux en situation de précarité. Vous pouvez les déchiffrer, vous ?
D’entrée, ANIES (Agence nationale d’inclusion économique et sociale), qui était sur toutes les lèvres des ministres et autres cadres(en bois) de l’administration bancale lors de la campagne électorale qui est évoquée, par la bosse du Palais de la colombe. Ibrahima Cas-Sorry annonce « un plan d’urgence de 439 milliards de francs guinéens, déjà disponibles, pour mener une campagne de sensibilisation et la distribution de kits de protection, la réalisation de travaux à haute intensité de main d’œuvre (HIMO) destinés à assainir le cadre de vie à Conakry, et la réalisation de transferts monétaires pour 240 000 ménages vulnérables visés, soit 1,6 millions de Guinéens », dit-il.
Au titre des mesures sociales complémentaires, le PM annonce que l’État prendra à ses frais « trois mois les factures des abonnés au tarif social de l’électricité à compter de ce mois d’avril, pour un coût de 456 milliards de francs guinéens. L’Etat prendra également à sa charge pour trois mois les factures des abonnés au tarif social de l’eau à compter de ce mois d’avril, pour un coût de 24 milliards de francs guinéens. Les échéances de paiement des factures d’eau et d’électricité pour l’ensemble des autres abonnés non commerciaux seront décalées de trois mois ». Mais l’Alphagoubernance, a tellement de génie quand il s’agit de promesses que le populo pourrait se retrouver en juillet avec une facture qui comblerait à l’Etat, le manque à gagner des mois d’avril, mai et juin, fulmine un aigri.
L’autre annonce, c’est le gel, sur la période de la pandémie, des prix des produits de santé (c’est-à-dire produits pharmaceutiques et équipements de santé) et des denrées de première nécessité». Le Cas-Sorry ne prend pas le temps d’expliquer au populo si les officines privées sont concernées par la morsure ou non. Ou si les opérateurs comiques approuvent cette décision. La seule certitude, c’est que le citoyen lambda paiera le prix fort.
Quid du loyer et du transport en commun
Dans le plan de riposte, le Cas-Sorry annonce que les loyers sur les bâtiments publics et privés sont bloqués d’avril à décembre 2020. Au sein du populo, c’est la confusion. Chacun interprète la mesure selon son colt. Mais l’annonce qui fait plus de dégâts, c’est la gratuité des transports publics en bus, pour les trois prochains mois. Ce qui représenterait, aux yeux du Cas-Sorry, un effort de l’État à hauteur de 6 milliards de francs glissants. Pendant ce temps, les bus de la société Albayrak, injectés dans la circulation en 2018 pour atténuer le poids de l’augmentation du prix du car-brûlant, dit-on, se font de plus en plus rares. Frappés qu’ils sont par le poids de l’âge. Le PM dit aux Guinéens qu’ils ne paieront pas le transport, quand il s’agit de la voie ferroviaire. Ce qu’il ne dit pas, c’est que le train Conakry-Express, le seul qui existe d’ailleurs dans le bled, est à l’arrêt depuis des lustres. Peut-être que le goubernement annoncera dans les prochains jours sa remise en circulation. Sait-on jamais !
Yacine Diallo