Le goubernement d’Ibrahima Cas-Sorry Fofana a annoncé ce lundi des mesures économiques et sociales pour accompagner les ménages et les entreprises vulnérables aux répercussions du Convid-19. Le coût global de ce plan de riposte comique est estimé à plus de 3 mille milliards de francs glissants. Le hic, c’est que tout ce magot n’est pas disponible.
Selon le PM, l’appui au secteur privé vise les plus affectés : tourisme, hôtellerie et artisanat. Et à propos, le goubernement décide :
– le report (pour trois mois) de l’ensemble des charges fiscales et sociales des entreprises du secteur du tourisme et de l’hôtellerie ;
– un effort de paiement sans délai des arriérés dus par l’Etat aux secteurs du tourisme et de l’hôtellerie ;
– un report pour trois mois du paiement des factures d’eau et d’électricité pour les entreprises du tourisme et de l’hôtellerie ;
– l’État renonce pour trois mois à la TVA sur les factures d’eau et d’électricité des entreprises du secteur du tourisme et de l’hôtellerie ;
– les échéances de remboursement des prêts bancaires au secteur du tourisme seront reportées de trois mois sans coût financier pour les entreprises ;
– les équipements de santé et produits assimilés et entrant dans le cadre de la lutte contre le COVID-19 sont exonérés de tous droits et taxes pour toute la durée de la crise sanitaire ;
– le paiement des impôts, taxes et versements assimilés est reporté de trois mois pour l’ensemble des petites et moyennes entreprises ;
– les délais de remboursement des crédits de TVA aux entreprises sont réduits à deux semaines, et le ministre chargé du budget prendra toutes les dispositions en ce sens ;
– la facturation des surestaries au port et à l’aéroport est suspendue pour trois mois ;
– la dette intérieure de l’État, qui pénalise aujourd’hui nos PME, fera l’objet d’un effort progressif et significatif de règlement ;
– les arriérés portant sur les marchés publics préfinancés par les entreprises au moyen d’emprunts bancaires feront également l’objet d’un effort significatif de règlement ;
– les pénalités de retard dans le cadre de l’exécution des marchés et commandes publics de l’État et ses démembrements sont annulées ;
– un fonds de garantie des prêts bancaires aux petites et moyennes entreprises (PME) sera créé, avec une dotation initiale de 50 milliards de francs guinéens ;
– un fonds spécifique pour les groupements d’intérêt économique sera mis en place, pour un montant de 20 milliards de francs guinéens, pour les aider à mieux absorber le choc économique de la crise sanitaire et les accompagner dans leur formalisation ;
– les exigences pesant sur les banques commerciales au titre de leurs réserves obligatoires auprès de la banque centrale seront assouplies, pour garantir le financement de l’économie ;
– pour la même raison, les conditions de refinancement des banques commerciales auprès de la banque centrale seront allégées, avec une réduction du taux directeur de l’institut d’émission ;
– les modes de paiement par voie digitale (ou monnaie électronique) seront facilités et amplifiés.
Sauf que ces mesures, si elles sont réalistes, ne sont pas forcément réalisables. Par exemple, sur le paiement des arriérés de l’Etat aux entreprises locales, le PM ne mentionne aucune date, ni le pourcentage à payer. L’expression sans délais n’apporte aucun détail. L’autre mesure qui reporte le payement après 3 mois, ne signifie pas non plus un grand pas. De toute façon, les intéressés vont payer. Une exonération serait mieux.
Et en faim, le goubernement ne dispose pas du tout le montant de 3 mille milliards de francs glissants annoncés. Alors les promesses d’allègements économiques et sociaux risquent de demeurer au stade primaire. Après tout, ce sont des promesses d’un PM Cas-Sorry et d’un Prési Grimpeur. C’est tout l’Alpha et l’Oméga des promesses. Eh, oui !

Oumar Tély Diallo