Alpha Grimpeur semble de plus en plus prendre au sérieux la pandémie du Covid-19 et ses conséquences. Dans une adresse à la nation hier lundi 13 avril, le locataire de Sékhoutouréya a annoncé la prorogation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 15 mai prochain. Ne dites pas qu’il s’est baladé dans Kaloum, la semaine dernière, avec une foule nombreuse. Le chef de l’Etat qui fait appel à toutes les composantes (jeunes, femmes, ressortissants, leaders religieux, partis politiques, société civile, diaspora), répète que le bled est en guerre contre le COVID-19 : « Il revient à chacun de nous, d’apporter sa contribution pour obtenir une victoire rapide contre cette maladie avant qu’elle ne commence à endeuiller notre peuple. Levez-vous comme un seul homme contre ce virus, en enterrant les différences qui nous démobilisent et en évitant les déclarations et publications « d’intox » qui perturbent notre élan et nos choix stratégiques ».
Outre l’état d’urgence, Alpha Grimpeur officialise le port obligatoire « de masque communautaire ou bavette pour tout citoyen à compter du samedi 18 avril. Tout contrevenant sera empêché de circuler et une taxe de désobéissance civile de 30 000 FG lui sera infligée. J’invite le ministère des Affaires Sociales et de la Promotion Féminine, le ministère de la Défense nationale ainsi que tous les propriétaires de centres de couture, à se mobiliser dans la fabrication de masques locaux. La vente de ces masques est fixée à un prix n’excédant pas 2 500 FG (deux mille cinq cent), afin que l’ensemble de la population guinéenne puisse en bénéficier ».
A ces mesures, s’ajoutent d’autres déjà annoncées au tout début de l’instauration de l’état d‘urgence sanitaire. Il s’agit surtout de l’interdiction de tout transfert de corps entre les préfectures. Pour les corps en provenance des pays étrangers, une présentation d’un certificat attestant un test négatif au COVID-19 est exigé. Sinon, le transport du corps sera interdit. Selon le Grimpeur, l’enterrement des personnes positives au COVID-19 sera assuré par la Croix Rouge guinéenne et le service de protection civile. A ce jour, le pays ne compte aucun décès lié à la pandémie.
Fin mars, le goubernement avait décidé d’isoler la capitale Cona-cris, en interdisant toute entrée et sortie. Désormais, les sorties de Cona-cris restent soumises à la « vérification stricte du statut infectieux du demandeur par un test ». Les personnes contactes, elles, ne sortiront pas de la capitale avant les 21 jours de suivi. Tout contrevenant recevra une sanction disciplinaire. Alpha Grimpeur demande aux forces de dépense et de sécu-raté d’être les premières à montrer l’exemple à la population lors des contrôles. Pendant ce temps, flics et pandores se pavanent tranquillement dans la cité, soit sans masque, soit le masque autour du cou.

Yacine Diallo