Le mouvement syndical guinéen est divisé. Les fissures qui menacent son effondrement s’élargissent et s’approfondissent d’année en année. L’USTG (Union syndicale des travailleurs de Guinée), secouée par une crise de leadership depuis octobre 2018 perd de plus en plus sa légitimité aux yeux du populo. Le 7 mai, Abdoulaye Show et ses alliés syndicaleux, comme le rebelle Aboubacar Soumah du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, SLECG, se sont fendus d’une déclaration. Ils accusent des juges de la Cour d’Appel de Cona-crimes ainsi que des commis de l’Etat «d’immixtion» dans les affres syndicales. Apparemment, cette juridiction de haut niveau voudrait reprendre le dossier de la crise de leadership à l’USTG pour statuer, selon des langues fourchues, en faveur d’Abdoulaye Cas-marrant (élu au congrès de Mamou) et son camp, plus proches du goubernement que Show et le rebelle qui alternent crèves et protestations dans tous les buissons, paralysant ainsi le système éducatif depuis 2018. Le goubernement a aussi son syndicat…
«Le premier président de la Cour d’Appel de Conakry s’apprête, en violation des dispositions légales prises dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, en violation des lois de la République, à satisfaire des intérêts égoïstes, partisans et ethnocentriques. L’USTG saisit l’occasion pour informer, une fois encore, le gouvernement, le mouvement syndical guinéen, l’opinion nationale et internationale sur la forfaiture que s’apprête à commettre la Cour d’Appel de Conakry», tempête Abdoulaye Show, dans la déclaration. Il prévient qu’ils n’accepteront pas «un jugement fallacieux, dénoué de tout fondement » mais qu’ils « prendront toutes les dispositions légales pour faire valoir leur droit», conclut la déclaration. A bon entendeur, chaut !

Yaya Doumbouya