Le sang a une nouvelle fois coulé dans le bled. Ce mardi 12 mai. Alors que des citoyens excédés par les tracasseries des flics, pandores et bidasses, réclamaient la suppression d’un barrage non conventionnel érigé à Friguiadi dans la préfecture de Coyah, les farces de l’ordre leur sont tombées dessus. Comme quand elles mènent leur mission d’expédition punitive sur l’axe Hamdallaye-Bambéto-Cosa-Wanindara-Ciemnterie-Kagbélèn. Le bilan est lourd : 5 morts, selon des sources hospitalières. La même scène s’est pratiquement déroulée à Dubréka où une personne a également perdu la vie, lors d’une manif contre un autre barrage non conventionnel. A Kamsar, les citoyens ont protesté contre le manque d’électricité dans le buisson minier. La répression a fait au moins un mort. Sans parler des dégâts matériels. Au lieu de tenter de calmer la situation et de résoudre ces problèmes au plus vite, le goubernement, par la voix du sinistre de l’Administration du trottoir et de la décentralisation, tient les manifestants, pour responsables des violences. Bouréma Con(.)dé s’est fendu d’une déclaration dans laquelle il annonce des poursuites judiciaires contre toutes les personnes « supposées » responsables des manifs. Pendant ce temps, les farces de défense et de sécu-raté, mises en cause, continuent tranquillement leurs bavures sur les pauvres citoyens. Lisez la déclaration du ministre Bouréma Condé !
Chers compatriotes
Mesdames et Messieurs,
Ce mardi 12 mai 2020, des groupes d’individus se sont livrés à des actes d’incivisme causant des troubles sérieux à l’ordre public pour protester d’une part contre le délestage du courant électrique dans certains quartiers de Kamsar et d’autre part contre les restrictions de déplacement entre Conakry et l’intérieur du pays, restrictions imposées par la riposte au covid-19 à Coyah et à Dubréka. Faut-il préciser que dans l’un comme dans l’autre des deux cas, rien, absolument rien ne justifiait, en ce mois saint de ramadan et dans le contexte médicosocial d’une rare gravité que nous vivons, rien ne justifiait dis-je, une telle montée de violence et d’intolérance.
En effet, depuis des années, la desserte en courant électrique par la CBG est une donnée acquise, nonobstant des délestages, lesquels sont inhérents à toute fourniture d’énergie thermique, phénomène aggravé, faut-il le préciser par la démographie galopante de Kamsar et les branchements anarchiques sur le réseau.
D’autre part, la prise de mesures restrictives de déplacement de Conakry pour l’intérieur du pays des citoyens n’a rien d’exceptionnel, comparé au reste du monde, pour isoler Conakry et éviter la dissémination du Covid-19 qui ne cesse d’endeuiller les familles dans la Capitale guinéenne.
Malgré l’intervention des forces de l’ordre, précédée des appels au calme, ces mouvements ont causé des dommages importants.
Des cas de morts et de blessés ont été malheureusement enregistrés aussi bien dans les rangs des manifestants que ceux des Forces de l’ordre.
On a noté également des dégâts matériels importants :
– Le domicile du Maire de Kamsar incendié ;
– Le Commissariat central de Coyah, les postes de Police et de Gendarmerie de Manéah vandalisés ;
– Des véhicules d’intervention dont des ambulances de secours saccagés.
Le Gouvernement invite tous les manifestants à la retenue.
Le Gouvernement présente ses condoléances aux familles éplorées et souhaite prompt rétablissement aux blessés.
En tout état de cause, toutes les personnes qui seront tenues responsables de ces troubles répondront de leurs actes devant la loi.
Le Gouvernement tout en déplorant encore une fois ces pertes en vies humaines et les dégâts causés par le vandalisme contre le patrimoine public et les forces de sécurité rassure que des solutions idoines seront trouvées aux différents cas de manquement qui, en dépit des contraintes imposées par la conjoncture figurent et ont toujours figuré parmi ses préoccupations.