Un an après la casse des maisons à la décharge de Dar-es Salam, les déguerpis des lieux tirent le diable par  la queue. Le gouvernement guinéen avait promis de dédommager les victimes à hauteur de 20 millions de francs glissants. La promesse n’a pas été honorée car certaines familles ne sont toujours pas en possession de leur argent. Ils accusent le ministre de la ville et de l’aménagement du territoire, Ibrahima Kourouma, d’être la cause de tous leurs malheurs. Bangoura Issiagha, porte-parole du collectif des déguerpis de Dar-es- Salam,  affirme que la situation actuelle de ces personnes est très précaire. «  Aujourd’hui la situation des déguerpis de Dar-es-Salam est pitoyable. Tous ceux qui vivent là-bas aujourd’hui n’ont même pas quoi manger. En plus on continue de repousser les ordures jusqu’au goudron. Parmi les 201 familles chassées, seulement 25 ont reçu les 20 millions de francs guinéens. De l’autre côté de la décharge, ils ont encore démoli des maisons. Donc, nous sommes en attente de notre argent et ils endeuillent d’autres familles encore. Nous avons informé la Commune, qui est allée jusqu’au Ministère, mais ils disent qu’ils sont en train de prendre des dispositions pour que nous puissions être en possession de notre argent. C’est vraiment déplorable de voir nos mamans, nos sœurs sous cette pluie sans abris. C’est vraiment dommage ».

Selon ces pauvres citoyens, le ministre Kourouma et son gouvernement sont à la base de tous les maux dont ils souffrent. « Kourouma refuse de donner l’argent des gens, il le bloque à son niveau. Pourtant, nous savons tous qu’il a beaucoup gagné dans cette affaire. C’est lui le problème, ce n’est pas l’État. Le président de la République lui a donné 4 milliards 20 millions pour remettre à ces pauvres personnes pour se reloger ailleurs. Maintenant, s’il bloque cet argent, nous ne parlons plus de l’État, nous parlons de Kourouma dans cette affaire » dénonce-t-il. Ce collectif compte passer par la méthode pacifique avant d’user de la force, parce que,  dit-il « les femmes concernées ont commencé à se mobiliser pour projeter des actions, mais nous les avons calmées en leur demandant d’attendre qu’une solution soit trouvée » rassure Issiagha Bangoura. En attendant,  il lance un appel aux bonnes volontés pour leur venir en aide en cette période de grandes pluies. « Premièrement, nous sollicitons l’aide de bonnes volontés afin de trouver un abri pour nos mamans, nos sœurs et nos enfants qui sont sous la pluie et sans abris, en attendant que notre situation soient régularisées. Le deuxième appel que je lance, c’est à l’endroit du  gouvernement, de réfléchir et voir comment dédommager ces familles au plus vite ». Dans le cas contraire, ce porte-parole de ces victimes dit que si rien n’est fait pour eux, ils comptent se faire entendre les prochains jours.

Kadiatou Diallo