Depuis quelques jours, on constate une ‘’nette amélioration’’ dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19. Du moins si on se fie aux chiffres du Sakoba et de son ANSS. Selon les statistiques officielles, la Guinée compterait plus de guéris que de cas hospitalisés. Les partisans du pouvoir commencent déjà à jubiler, en soulignant ce qu’ils considèrent comme un exploit. Aliou Bah, prési de l’organe provisoire du MoDel, prend cette euphorie avec des pincettes : « Les statistiques en Guinée ne sont pas fiables. Il faut se réjouir avec beaucoup de réserves dans cette situation de crise. Selon ce qu’on nous annonce, le nombre de guéris est souvent plus élevé que le nombre de contaminés, on peut considérer que c’est satisfaisant. Maintenant qu’en est-il de la chaîne de la contamination ? Etant donné que les mesures annoncées ne sont pas souvent respectées. Elles ont véritablement du mal à être respectées, en particulier l’isolement de la zone de Conakry. Il y a un véritable relâchement dans le respect des gestes barrières, le port du masque est devenu beaucoup plus un sujet d’arnaque ».
De nombreux pays ont commencé à alléger l’état d’urgence et le confinement. Cela s’expliquerait par la baisse du nombre de cas positifs au Coronavirus. Selon Aliou Bah, les citoyens doivent désormais apprendre à vivre avec cette pandémie : « On verra bien comment les choses vont évoluer dans les prochains jours. La consigne qui est donnée aujourd’hui, c’est d’apprendre à vivre avec le virus, en respectant les mesures de protection, en attendant qu’un vaccin soit trouvé. Tout porte à croire que cette maladie ne disparaîtra pas de sitôt ».
Mais il se murmure qu’Alpha Grimpeur et la mouvance pestilentielle feraient tout pour réduire au maximum les statistiques afin de pouvoir organiser l’élection pestilentielle d’octobre 2020. L’hypothèse n’est pas à exclure, selon Aliou Bah : « On a vu comment ils ont négligé la maladie dans leur discours pour qu’ils puissent faire ce qu’ils avaient comme projet, en l’occurrence le coup d’Etat constitutionnel du 22 mars. Avec ou sans Covid-19, nous savons que nous ne sommes pas un pays respectueux des calendriers électoraux. Mais Alpha Condé fait toujours en sorte que les dates qui concernent son pouvoir soient maintenues ».

Yacine Diallo