Le 23 mai dernier, à la  veille de la fête de Ramadan, une fillette de deux ans a été victime de viol au quartier Yimbaya école, dans la commune de Matoto. Abou Kanté, mécanicien de profession, en serait l’auteur. L’information a fait les choux gras de la presse. Des voix se sont élevées un peu partout pour dénoncer le crime. Pour empirer la situation, la famille de la victime s’est retrouvée sous la menace d’expulsion par le concessionnaire en cas de plainte devant Dame Thémis. Depuis, le présumé auteur, Abou Kanté, a pris la poudre d’escampette. Il a été arrêté samedi 6 juin par les agents de la  gendarmerie chargée de la protection des personnes vulnérables de Bellevue. Abou Kanté a été déféré  lundi 8 juin u Tribunal pour enfants de Kaloum.

L’adjudant Bernard Tinkiano, commandant de la brigade spéciale de protection chargée des personnes vulnérables explique : « La semaine passée nous avons  été saisis d’un dossier de viol sur une fillette de deux ans et toute suite, le dossier a été orienté vers celui qui s’occupe des violences faites aux enfants. Il a ouvert des enquêtes et la fille a été conduite chez le médecin légiste, le  professeur Hassan Bah, pour expertise. Le rapport est formel : agression sexuelle avec ITT (incapacité temporelle de travail) de 25 jours. Le présumé auteur qui est aussi un voisin de la fille, a été interpellé le 7 juin et se trouve dans nos locaux. La procédure est correcte mais retenez que c’est un viol entre deux mineurs, parce que celle qui est violée est mineure, l’auteur également ! ».
Pour atténuer les tensions entre la famille du logeur et celle de la victime, menacée de déguerpissement,  l’adjudant Bernard et ses officiers sont allés calmer la colère  et sensibiliser la famille d’Abou Kanté. « Dès que nous avons été informés des menaces que subissaient la famille de Mme Diaraye Diallo, nous avons mis une équipe en place qui a fait une descente avec l’aide du chef de quartier et nous leur avons fait comprendre que la honte doit changer de camp. Lorsqu’on est victime de viol et que la victime porte cette affaire devant la gendarmerie, cela ne doit pas être considéré comme une fatalité. Nous avons trouvé les mots justes pour faire comprendre à la famille  du violeur que ce n’était pas un crime de porter plainte et qu’il devrait se calmer.»

Marguerite Mara