Dans une déclaration en date du 6 juillet, mais rendue publique le 8 juillet, les commissaires sans grades issus de l’opposition ont dénoncé le chronogramme électoral concocté par leurs collègues au nom de l’institution électorale. A regarder de près, le geste de nos valeureux commissaires ressemble à s’y méprendre, à un grand coup de bluff.
Selon certains signataires de cette déclaration, la lettre était adressée au président de la CENI, le Kabinet Scié. Elle n’aurait pas dû se retrouver sur la place publique. Nos commissaires sans grades dénoncent de nombreuses faiblesses qui démontrent que la date de l’élection présidentielle du 18 octobre aura été tout simplement hasardeuse. Mais, aussi étrange que cela puisse paraître, ils sont à pied d’œuvre pour l’exécution des premières activités du chronogramme qu’ils dénoncent.
Apparemment, les commissaires veulent procéder à une gymnastique de «désolidarisation passive.» Le boycott actif du chronogramme des sélections législatives et du référendum a laissé des traces. Ils avaient été privés de toutes les primes et perdiems afférents à l’exécution des activités des législatives et du référendum. Une manne financière non négligeable que nos commissaires ne veulent certainement pas perdre cette fois-ci.
L’opposition devrait compter sur son propre combat. Si le boycott actif de ses commissaires n’avait pas empêché la tenue des sélections législatives et du référendum, ce n’est pas un semblant de dénonciation d’un chronogramme électoral imposé par Sékhoutouréya qui y fera quelque chose. La CENI a encore toutes les chances d’être droite dans sa popote.

Abdoulaye S. Camara