Les partisans du Prési Alpha Grimpeur ont organisé leurs conventions de base pour désigner le candidat du RPG à l’élection pestilentielle du 18 octobre prochain. Ils sont tombés d’accord pour le maintien du Grimpeur au pourvoir. De la base au sommet. Le centralisme démocratique du PDG a déteint sur le RPG pour mettre toutes le même bonnet et actionner la démocratie contre laquelle Alpha Condé s’est battu des décennies entières pour diriger la Guinée. Aucun membre du RPG ne s’est rappelé les nobles principes qui prévalaient à la naissance de ce parti. Personne, non plus, n’a voulu contester sa « popularité » auprès des militants, et son « efficacité» au sein de l’Administration, pour rappeler qu’au même moment et après dix ans de pouvoir quasi absolu, les manifestations contre l’obscurité, doublées d’obscurantisme, se sont multipliées jusqu’aux fiefs les plus irréductibles de la Haute Guinée. Personne n’a daigné lever le petit doigt pour s’opposer à lui. Pourtant la frustration saute aux yeux. En Haute Guinée, le réservoir électoral du RPG, les attentes sont grandes ; les réalisations, bien maigres. Cette fois, ils ont décidé de rêver grand.

A Siguiri, les 33 sections veulent chacune des véhicules 4X4, 80% de chance aux jeunes du parti dans les recrutements à la fonction publique et dans les sociétés minières évoluant dans la cité de l’or. L’adduction d’eau, le pavage des routes, le reprofilage des pistes rurales en priorisant l’axe Siguiri – Nafadji, un pont sur le fleuve Niger entre Tiguigbiri-Kignèbakoro entre Siguiri et Kankan, électricité 24h/24h, et plus encore, ériger Siguiri en région administrative. Avec Gouverneur et préfet en toile de fond.

Kankan semble plutôt modérée. Les partisans du Prési-Grimpeur ont adressé des « doléances » à Sékhoutouréya : un barrage hydroélectrique pour la Haute Guinée, la construction des routes Kankan-Kissidougou, Kankan-Mandiana, Kankan-Kérouané, Kérouané-Beyla, la construction des ponts de Djaragbèla dans Kouroussa et ceux reliant Kérouané à Kankan et Siguiri à Mandiana, de l’emploi jeunes, l’adduction d’eau. En somme, tout ce que le candidat de 2010 et le Prési 2015 avaient promis aux Guinéens déchards. Personne n’a voulu dire que le Président a eu mailles à partir avec la vérité quand les des difficultés de la vie quotidienne se sont mises à s’amonceler.

A Nzérékoré, les fieffés militants ont crevé l’abcès. Dégoûtés qu’ils sont de se voir voler la vedette par les militants de la 5è heure qui se sucrent et se beurrent effrontément. Ehontément. Comme si ce n’était pas eux qui avaient assuré toutes les périodes de soudure que le RPG a traversées. Ils s’offusquent de n’avoir pas été invités à la soupe, comme s’ils avaient été condamnés au piment alors que le parti se noie dans le sucre. Alphonse Toumas Guémou, porte-parole régional du parti, dégaine en présence de nos confrères de médiaguinee.com: « Les responsables et militants de première heure ont le sentiment qu’ils sont oubliés, abandonnés par le Président qui n’a plus leur temps. Tout est au profit des nouveaux militants, désormais. Le Président enrichit l’opposition et la prépare à la victoire contre la mouvance. Cela est frustrant et vu d’un très mauvais œil par les représentants des structures qui tirent le diable par la queue. Les jeunes ont le sentiment que leur souci d’emploi n’est pas partagé par leur guide. L’emploi jeune a pris du recul depuis la fermeture des sociétés minières de Zogota et de Simandou. L’exclusion financière frappe les paysans (agriculteurs, éleveurs…) qui n’ont point accès aux banques ». Il déplore un manque de suivi des actions de développement : des lampadaires non entretenus ont fini par s’éteindre, pas de nomination de haut niveau pour les cadres à la base. « Nombreux sont des hauts cadres placés à d’importants postes grâce à la lutte du RPG et qui n’ont aucune considération pour les dirigeants du RPG arc-en-ciel. Dans certains milieux, on a même honte de se dire responsables de ce parti », sans citer ces milieux-là.

Aux RPGistes de tenir bon. Cette fois, ce sera la bonne, promet encore le Prési Alpha Grimpeur. Au nom de Dieu, l’eau, l’électricité, la nourriture, les routes, les emplois seront là plus qu’il ne faut. Aux opposants, les gaz lacrymogènes. A chacun sa part de gâteau et les vaches seront bien gardées. Labé n’a presque rien osé réclamer. Evidemment, là-bas, c’était le rendez-vous des dignes représentants de l’administration territoriale et des ministrons de toutes les démagogies. Ils vont dire quoi pour fâcher l’autre ? Pardon !

Oumar Tély Diallo