L’Agence Guinéenne pour le Financement du Logement “AGUIFIL” et le ministère de la Ville ont signé un protocole d’accord avec le Programme des Nations Unies pour les Services et Projets (UNOPS) lundi 13 juillet, pour la construction de 200 000 logements au cours des 10 prochaines années. L’entreprise SHS Holdings va construire les infrastructures, des solutions novatrices, durables et abordables sont prévues.

Les nouveaux logements bénéficieront des dernières technologies en matière d’énergie renouvelable et de prévention des maladies : panneaux solaires, solutions de valorisation énergétique des déchets et revêtements antimoustiques. Au moins 100 000 de ces nouveaux logements seront destinés à des agents de l’État, le paiement se fera par prélèvement mensuel à la source sur les salaires, selon la Primature. L’AGUIFIL va choisir et octroyer des terrains pour la construction des bâtiments, contribuera aussi à la création d’un environnement propice aux investissements étrangers directs et aux financements hypothécaires, dit-on.

Le PM Ibrahima Kassory Fofana dit que le projet constitue un appui important pour le programme de logements sociaux défendus par le gouvernement. « Il contribuera grandement à libérer des avantages considérables pour l’économie. Il favorisera ainsi une transformation structurelle dans la vie des ménages, impulsera davantage la croissance et contribuera à la réduction de la pauvreté ».

La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive de l’UNOPS, Grete Faremo : « Nous sommes ravis d’accueillir la Guinée dans la famille de l’Initiative dans le domaine des infrastructures durables (S3I). Des partenariats public-privé novateurs comme celui-ci amélioreront considérablement le bien-être et la qualité de vie des Guinéens ».

Vitaly Vanshelboim, Sous-Secrétaire général des Nations Unies et directeur général de l’Initiative S3I, a déclaré que le projet va améliorer l’accès à des logements abordables pour la population de guinéenne. « L’UNOPS est déterminé à trouver de nouveaux moyens pour financer des activités de développement inclusives, résilientes et durables qui ont des effets sociaux, économiques et environnementaux positifs ».

Ibrahima Kourouma, ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, s’est dit heureux d’avoir comme partenaires l’UNOPS et SHS, qui se sont engagés à combler le déficit de logements en Guinée. « Ce programme vise à créer plus de 50 000 emplois, contribuera à la réduction du chômage. À travers ce partenariat, la Guinée tirera tous les avantages liés au développement d’un programme immobilier de cette envergure, et ce, dans toute sa dimension technique, financière, sociale et économique ».

L’UNOPS et SHS Holdings vont mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de cette initiative auprès de tiers investisseurs. La valeur nette du projet, sur la base du prix de vente des logements une fois construits, est estimée à 8 milliards de dollars. SHS Holdings supervisera la construction, l’UNOPS supervise les achats et la gestion de projet.

Mais après tout, c’est parole de Kassory Fofana et Ibrahima Kourouma. En Guinée, Dieu seul sait combien de projets de logements sociaux ont été signés : en novembre 2016 déjà, une dizaine de conventions sont signées avec des entreprises guinéennes et étrangères pour la construction, dès janvier 2017, de quelque 120 000 logements sociaux, notamment à Lambanyi et Kobaya ; en mai 2019, Me Alfred Mathos avait annoncé 60 000 logements sociaux en faveurs des fonctionnaires guinéens, dont 30 000 seraient livrés immédiatement, et 15 000 à 20 000 logements dans chaque préfecture ; en mai 2019, le PM avait annoncé un projet pilote de 5 000 logements, qui est sur le point d’être lancé. Jusqu’à date, même un mètre carré n’a vu le jour. Et on continue de parler au futur.

Oumar Tély Diallo