Il ne fait presqu’aucun doute que le Prési Alpha compte briguer un 3e mandat pour tenter de s’éterniser au trône. Il ne reste plus que l’officialisation de sa candidature puisque son parti l’a déjà choisi comme candidat. Une candidature contre laquelle le FNDC s’élève depuis plus d’un an. Mais depuis un certain temps, bien des gens estiment que le Front a échoué dans sa mission d’empêcher le Grimpeur de se perpétuer au pouvoir. C’est notamment le cas de Dansa Kourouma, la bosse du CNOSC. Déjà évasif sur le cas de la volonté du Grimpeur de s’éterniser au pouvoir, Dansa accuse le FNDC d’avoir naïvement préparé l’opinion publique à une éventuelle candidature de ce dernier.

Une sortie qui a provoqué l’ire d’Aliou Bah, patron de l’organe provisoire du MoDel et membre du Front : « Il ne parle du FNDC que sous un angle négatif, cela n’est pas surprenant, d’autant plus qu’il fait partie de ceux qui estiment que le FNDC prêtait des intentions au Chef de l’Etat, qu’il n’y aurait pas de nouvelle Constitution, de 3e mandat. Il n’est pas le seul, il y a beaucoup de Guinéens qui, dès le départ, ont voulu porter un masque en faisant croire que nous étions dans un faux débat. Heureusement que les Guinéens ne sont pas tombés dans cette diversion. Aujourd’hui, l’histoire nous a donné raison. Estimez que le FNDC a échoué est un très mauvais baromètre parce que le monde entier est au courant de la situation dans laquelle nous sommes ».

Au FNDC, la démarche est claire, pas question de s’associer au processus électoral actuel à partir du moment où il refuse toujours de reconnaître l’Assemblée nationale et la nouvelle Constitution issues du scrutin du 22 mars. Mais au sein des partis politiques, il semble que les lignes ont bougé. Ils étudient désormais la possibilité de participer à l’élection du 18 octobre. Une mauvaise idée, selon Aliou Bah : « De 2003 à 2008, le RPG n’était même pas dans les institutions de la république. Ce n’est pas parce qu’il y a eu referendum que les partis politiques qui ont une conviction avaient disparu pour autant. Nous sommes dans le même scénario où le pouvoir se fabrique des opposants. L’intérêt d’un parti politique de participer à une élection, c’est quand il peut participer à l’ancrage de la démocratie. Il ne s’agit pas d’aller à une élection parce qu’il faut y aller. La réussite du FNDC, c’est d’avoir créé un état d’esprit… Je suis convaincu que la population ne va pas se laisser entraîner par le bout du nez par un quelconque leader, qui va se permettre d’accompagner ce processus. Un tel débat n’est pas d’actualité au sein du FNDC. Même s’ils vont aux élections, le FNDC va continuer son combat ».

Yacine Diallo