Les coups d’état sont désormais une coutume au Mali. Depuis l’accession à l’indépendance, ce pays de l’Afrique de l’ouest actuellement en difficulté face au terrorisme est à son quatrième coup d’état. Revisitons ensemble l’histoire malienne pour tout savoir sur ces quatre coups d’état.


Le premier coup d’état a eu lieu le 19 novembre 1968 soit 8 ans après la proclamation de l’indépendance. La population commençait à traiter Modibo Keita, le père de l’indépendance du Mali de dictateur. Ce 19 novembre 1968, Modibo Keita sera intercepté par un convoi militaire alors qu’il regagnait Bamako, la capitale. Sur instruction du lieutenant Tiekoro Bakayoko, il est arrêté et conduit au centre-ville. Tiekoro Bakayoko est l’un des leaders du mouvement militaire composé de quatorze officiers dirigé par le lieutenant Moussa Traoré. Les militaires demandent au président Modibo Keita de renoncer au socialisme et à certains de ses collaborateurs pour s’éloigner de la dictature. Modibo Keita fièrement va refuser les ordres de l’armée. Traoré ira à la radio du Mali annoncer la chute du régime.

Le deuxième coup d’État a eu lieu en 1991 soit 13 ans après le premier. Ce coup d’État militaire intervient après plusieurs mécontentements manifestés par la population. D’abord, le 16 mai 1977 l’ancien président Modibo Keita meurt de façon suspecte en prison. Lors de ses obsèques, des milliers de personnes vont manifester leur colère. Ils veulent connaître les raisons de la mort étrange du père de l’indépendance malienne. Ensuite, en 1978, le président Moussa Traoré fait arrêter deux de ses anciens compagnons à savoir Tiekoro Bakayoko et Kissima Doukara. Il les accuse de préparer un complot. Enfin, le 22 mars 1991, le pouvoir de Moussa Traoré fait massacrer une centaine d’étudiants qui manifestaient. Quatre jours après ces événements déplorables, le 26 mars 1991, le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré, à la tête d’un comité militaire, renverse Moussa Traoré qui sera à son tour emprisonné.

Le troisième coup d’État militaire s’est déroulé le 21 mars 2012, soit 21 ans après le deuxième coup d’État. Celui-ci est atypique car il est parti d’une colère des militaires, non par une contestation populaire. En effet, la chute de Khadafi avait relâché dans la nature des tonnes d’armes et des milliers de combattants. Le nord du Mali était attaqué par un groupe de rebelles Touaregs très armé et bien organisé. L’armée du Mali ne pouvait rien contre les envahisseurs car elle n’a ni armes ni munitions. Les soldats maliens ont le moral très bas et plusieurs parmi eux tombent au front sans pouvoir se défendre. Le 21 mars 2012, après avoir lapidé et chassé le chef d’état-major du camp de Kati, les mutins, dans la soirée, encerclent le palais présidentiel. Ils font publi une déclaration pour annoncer la chute du pouvoir de ATT (Amadou Toumani Touré). Ce coup d’État militaire a été très décrié par la société civile menée par IBK, Ibrahim Boubacar Keita.

Le quatrième coup d’État militaire a eu lieu le mardi 18 août 2020. Cette insurrection militaire fait suite à la contestation populaire malienne. En effet, depuis quelques mois, la population malienne ne veut plus du président Ibrahim Boubacar Keita qui a été élu en 2013 et réélu en 2018. Il est vomi par son peuple pour sa mauvaise gouvernance et pour les violations récurrentes de la constitution. Des marches gigantesques sont organisées à la place de l’Indépendance pour demander sa démission et celle de son gouvernement. Ce mardi 18 août les militaires maliens ont fait un coup de force qui renverse le pouvoir d’IBK. Pour l’instant, le colonel Malick Diaw est considéré comme l’homme fort du Mali vu qu’il est à la tête du mouvement contestataire militaire.

Ainsi va la vie en Afrique où meurt la démocratie mal gérée. Ce coup de force est approuvé, apprécié et applaudi par le peuple malien. Est-ce là, une autre forme de la démocratie à l’africaine ? Si oui, les capitales occidentales ont encore à apprendre.