Le Mali se professionnalise en matière de renversement de chef d’État. Le pays vient de vivre une répétition du coup d’État zimbabwéen qui a entraîné le départ de Robert Mugabe.

Quelques heures après son arrestation hier mardi 18 août en compagnie de son Premier ministre Boubou Cissé, Ibrahim Boubacar Kéita a démissionné de sa fonction de Président de la République du Mali. Dans un discours lu vers minuit à la télévision nationale, IBK a remercié « le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années » avant d’annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale et celle de son gouvernement.

Cette démission du Président malien survient après plusieurs mois de crise et de nombreux appels à son départ de la part de l’opposition et de la société civile, réunis au sein du mouvement du 5 juin, comptant parmi ses membres l’imam Mahmoud Dicko.

Ce 19 août au matin, les mutins ont annoncé la création d’un Comité national pour le salut du peuple et appellent à appellent à une transition politique civile devant conduire à des élections générales dans un “délai raisonnable”. Ils affirment que tous les accords internationaux seront respectés. 
« Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l’histoire », a déclaré sur la télévision publique ORTM le colonel-major Ismaël Wagué, chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air, présenté comme le porte-parole des militaires.

Mohamed Diallo