Le 28 août, la CENI a tenu son deuxième Comité inter-parties (CIP) dans le cadre de la présidentielle du 18 octobre prochain. Le menu : l’état d’avancement du traitement des données au niveau du site central après la révision exceptionnelle des listes électorales ; les résultats de la mise en place des démembrements et des CAERLE ; le manuel de transparence des opérations électorales ; le guide du candidat à l’élection présidentielle. Excusez du peu ! Plusieurs diplomates y étaient, notamment ceux des Etats-Unis d’Amérique, de la France, de l’Union européenne, du Sénégal, d’Afrique du Sud, du Nigeria. Des institutions internationales également : NDI, USAID, CEDEAO, OSIWA, OIF. Et des partis et particules : Rpg-arc-en-ciel, UPR, GECI, UGDD, CPUG, UDG, MPDG, ARENA, PGSD, UFC, PGR, PUSG. Que sais-je encore ? La société civile ne s’est pas fait conter la rencontre : la CONASOC, le CNOSCG-DD, la CENAFOD et j’en oublie.

L’état d’avancement du traitement des données au niveau du site central après la révision exceptionnelle des listes électorales était le plus attendu. Mais la montagne a accouché d’une souris. Djenabou Touré, madame fichier électoral de la CENI, a préféré bégayer sur la chose pour ne pas donner de statistiques même provisoires des votants. Elle a invité à un « rendez-vous des statistiques finales ». Apparemment, on se méfie des statistiques des électeurs. La CENI ne veut plus de tollé, échaudée qu’elle est suite aux statistiques provisoires polémiques après la révision de 2019 : 2/3 de la population sont électeurs.

Dame Touré n’a pas voulu risquer de s’aventurier sur les statistiques, elle attend que la mission de la CEDEAO ait vérifié et validé au niveau de la base des données. Les statistiques définitives seront présentées quand la mission d’assistance technique de la CEDEAO aura rendu son rapport, les statistiques définitives précéderont la génération et l’impression de la liste électorale définitive, la madame fichier électoral a promis.

Les « améliorations » !

Dame Djenabou Touré a annoncé des « améliorations » pour la présidentielle du 18 octobre prochain. Et de citer la « solution DIAMA » ou le logiciel d’enrôlement des électeurs que la CENI a conçu via son opérateur international Innova-triche, que dis-je, Innovatrics en 2019. Une solution DIAMA qui n’a pas convaincu de sa capacité de débarrasser notre fichier de ses impuretés comme l’aurait fait le savon « DIAMA » des linges sales et ustensiles de cuisine. Dame Touré a soutenu qu’après les défaillances qui ont été détectées lors de l’enrôlement de 2019, la CENI a demandé à Innova-triche de l’améliorer, d’où la version deux de cette solution DIAMA. Il parait que c’est la version deux de DIAMA qui a été installé sur les machines avant la révision de 2020. Parmi ces « améliorations », elle a cité l’amélioration de l’ABIS, la solution de dédoublonnage faciale en plus précis; la mise en place du module de transfert des électeurs sur deux formats : le transfert personnel et le transfert groupé ; le module d’affectation des électeurs. « Ensuite, le problème c’était sur la normalisation. C’est vraiment un schéma que nous avons mis en place avec les experts de la Francophonie à la fin. On avait fait un agenda de travail qui devrait commencer cette normalisation des entités administratives. Cela ne dépend pas de nous, mais du ministère de l’Administration du territoire. Nous avons été cette fois-ci en partenariat avec le ministère de l’Administration du territoire qui a envoyé des missions sur le terrain pour essayer de clarifier l’ensemble des statuts des districts, des secteurs qui ont changé de statut et qui sont devenus des districts et les liens entre les districts et leurs secteurs. Ce travail a été fait, le ministère l’a remonté et remis officiellement à la CENI. Ce qui nous permet aujourd’hui de normaliser notre base de données en termes d’entité administration, donc le découpage administratif », s’applaudit madame fichier électoral.

Le niveau d’exécution des travaux au site central

Selon Djénabou Touré, le dédoublonnage des nouvelles inscriptions ou les nouvelles données de l’enrôlement de 2020 est effectif à 100%. Le dédoublonnage facial de la base existante, c’est-à-dire des 5 millions et quelques électeurs qui étaient-là anciennement, c’est une demande de la CENI parce qu’elle fait partie de l’assainissement du fichier. Il fallait les repasser pour voir s’il n’y avait pas encore des doublons existants. Cela est exécuté à 100%. Le transfert des électeurs est à 90%. La radiation des électeurs décédés est à 85%. La détection des présumés mineurs dans la base de données est à 80%. « C’est que le module est passé déjà. On a eu déjà une réunion, nous avons validé le seuil que nous souhaitons appliquer. Donc, cela va être fait après que les experts de la CEDEAO auront vérifié le module et le travail en question. C’est pour cela qu’on attend, les 20% viendront », a affirmé madame fichier. Même que la normalisation des entités administratives ou du découpage administratif, ça c’est à 90%. L’affectation des électeurs, le réajustement, les transferts des électeurs, cela est exécuté à 60%. Pour la génération et l’impression des cartes d’électeur, c’est 0%, il faut attendre la fin de toutes les opérations et le contrôle des experts de la CEDEAO. La génération et l’impression des listes électorales définitives et les listes d’émargement, c’est à 0%. «Voilà où nous en sommes exactement. Nous attendons, sans faire pression sur nos experts et partenaires, nous viendrons vous présenter les statistiques finales pour l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 », a conclu la directrice du département Fichier, Djenabou Touré.

Abdoulaye S. Camara