Après Sidya Touré, Lansana Kouyaté, Faya Millimouno a annoncé, ce lundi 7 septembre qu’il ne participe pas à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Décision prise, rassure-t-il, après consultation des 41 fédérations du Bloc Libéral. La consultation devait vérifier si le discours que le parti défend est en phase avec les militants à la base, le Non l’a emporté. « La candidature trahit la mémoire des victimes de notre combat. C’est en luttant contre le coup d’Etat constitutionnel que nous avons perdu une centaine de vie. A Conakry et à l’intérieur. A Nzérékoré, nous avons un charnier pour lequel nous demandons l’appui de la communauté internationale pour rétablir la vérité et la justice. Nous avons beaucoup d’autres personnes en prison, de Nzérékoré, 42 personnes, toutes innocentes ont été arrêtées et croupissent en prison ».

L’autre raison de boycotter ce scrutin : le fichier. Faya a rappelé que l’opposition savait qu’il n’était pas bon, d’où le refus de participer au scrutin du 22 mars. Ce fichier n’a pas changé. « Pire, la CENI a écrit à la Cour constitutionnelle qui devrait être l’arbitre, pour demander que la loi soit violée pour permettre de satisfaire au désidérata de M. Alpha Condé. Vous savez qu’aucun guinéen de l’étranger ne va voter, ce sont des Guinéens aussi. Le FNDC n’a pas reconnu le scrutin du 22 mars, ni même Alpha Condé, mais on accepte d’être candidat. Si Alpha Condé vole les élections, on ne peut pas dire qu’on ne le reconnait plus ».

Déclin du FNDC ?

Avec la candidature de certains membres du FNDC : Ousmane Kaba, Abdoul Kabélé Camara, Cellou Dalein Diallo, l’avenir du front semble scellé. En fait, tout membre du FNDC qui est candidat à l’élection présidentielle s’auto-exclut. C’est la position défendue au FNDC. Faya ne semble pas d’accord : « Ce que j’aurais comme message, en tant que membre du comité de pilotage du FNDC, c’est de ne pas perdre le temps dans un débat de cacophonie, tirer à boulets rouges sur ceux qui ont participé. Nous avons du temps pour convaincre les Guinéens. Mais de mettre balle à terre, de se focaliser sur le Guinéen qui doit comprendre les vrais enjeux de notre combat, une fois que cela est fait, comme un seul homme, on pourra faire comme le Mali. L’objectif est d’avoir une gouvernance vertueuse qui peut rétablir la justice pour que la vraie paix s’installe, c’est dans la paix qu’on va créer la richesse. Tant que cette mafia est au pouvoir, ce système, c’est un système qui a fait défaut. Notre combat ne se limite pas à Alpha Condé, Alpha doit partir parce qu’il est même trop petit dans ce combat ».

Si tu ne participes pas, tu ne peux pas contester l’élection est un des arguments des compétiteurs. Faya demande si ceux qui ont participé au double scrutin du 22 mars avaient été capables de contester le résultat, pendant que tout le monde savait que ce n’était pas une élection transparente. « A Dalaba, sur une centaine de milliers d’électeurs, seul un millier a voté. A la clôture des urnes, c’est la communauté internationale sur laquelle certains comptent qui va demander de faire recours à la Cour constitutionnelle. Chacun sait ce que cela veut dire ».

La communauté internationale fait ce qu’elle peut, estime Faya, mais c’est aux Guinéens de savoir ce qu’ils veulent.

Oumar Tély Diallo