Nous prenons acte, c’est tout. La réunion du FNDC ce mercredi 9 septembre était décisive. La participation de certains de ses membres a été différemment commentée. La réunion avait vocation de donner la position finale du FNDC, elle est tombée : le FNDC prend acte et parle de d’auto-exclusion. Du reste, les partis candidats à l’élection présidentielle n’étaient pas présents à la réunion. Ils ne se sont pas fait représenter, non plus. Mais le FNDC ne semble pas ferme, comme disent les Ivoiriens : amusement vaut mieux que palabre. Le FNDC ‘a bien compris, une exclusion officielle de ses membres pour avoir pris part au scrutin du 18 octobre pourrait secouer le mouvement, tout simplement.

En marge de la déclaration officielle, certains leaders ont commenté la position du FNDC

Aboubacar Biro Soumah, président du Parti pour le progrès et le changement estime que si Cellou Dalein Diallo décide avec sa base, nous disons que c’est sa base qui a autorisé sa candidature. On ne peut pas être contre. Nous sommes des partis politiques, chacun obéit aux injonctions de sa base. Donc, Dalein a obéi à sa base pour être candidat, aucun parti ne peut-être contre cela. C’est pourquoi, il n’y a pas d’exclusion. On n’exclut personne, ceux qui veulent partir peuvent se retirer d’eux-mêmes, mais le combat reste le même.

Ceux qui sont partis s’auto-excluent ?

Oui, c’est ce que cela veut dire. Est-ce que vous avez vu les représentants de Kabélé, Cellou Dalein ou Ousmane Kaba à la réunion ? Ils ne sont pas venus. Cela veut dire que c’est eux qui ont quitté librement le FNDC ; celui-ci n’a jamais exclu un de ses membres, ce sont eux qui se retirent. L’exclusion va nous affaiblir, le combat peut être à tout front, l’essentiel est que l’alternance soit acquise.

Pour Bah Oury, c’est une question de bon sens. Je trouve que c’est logique, des acteurs du FNDC ont décidé d’abandonner le chemin que le FNDC a suivi jusqu’à présent, malgré les centaines de morts. Il était tout à fait logique d’acter leur retrait du processus, je pense que le FNDC continue son chemin.

Peuvent-ils revenir ? Dans une lutte, il y a des hauts et des bas. Du moment où les facteurs convergent dans l’intérêt national, il va de soi que tous ceux qui concourent de la manière la plus objective peuvent réunir leur force pour aller de l’avant. Personnellement, je ne le ferais pas. Participer à des élections où il y a un vide juridique, des violations flagrantes des principes d’intangibilité, des centaines de morts, un fichier électoral corrompu, participer consisterait à contribuer à blanchir un processus de confiscation du pouvoir. Moi, je ne le ferai jamais, parce que ce serait contraire à mes principes, une trahison de la cause que je défends.

Faya Millimouno : Il y a des partis politiques qui sont partis, nous n’avons pas parlé d’exclusion, pourquoi devrions-nous parler d’exclusion. Tous ceux qui partent volontairement sont partis et le combat continue. Le FNDC est encore plus fort, nous venons de réaffirmer notre volonté de dénier à Alpha Condé un énième mandat dans ce pays. En 50 ans, nous avons eu deux présidents. Le premier qui a fait 26 ans est mort dans un hôpital étranger, retenons bien cela. Ce n’est pas le fait de durer au pouvoir qui fait le bonheur de notre peuple. Paul Biya aurait fait du Cameroun la perle de l’Afrique. Il est arrivé au pouvoir en 1982, un an après l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan aux Etats-Unis. Depuis Reagan, nous avons compté 5 autres présidents américains. Paul Biya est toujours là, son pays est complétement en lambeaux. Nous devons dénier à qui conque, le droit de rester au pouvoir jusqu’à sa mort. C’est ce que nous allons faire contre Alpha Condé et les mafieux qui rôdent autour de lui.

Propos recueillis par
Oumar Tély Diallo