Etienne Soropogui

L’alliance nationale pour l’alternance et la démocratie ( ANAD) qui soutient le candidat Cellou Dalein Diallo, boucle la première étape de sa campagne électorale. L’UFDG et ses alliés ont fait bouger certains bastions du RPG arc-en-ciel, notamment de Faranah à Lola, en passant par Guékédou, Kissidougou et surtout N’Zérékoré. Dalein a drainé du monde. Il a également tenu à rencontrer ses militants dans les sous-préfectures de Maréla, Banian, Sérédou, Panziazou, à travers la localité de Gozombou, Boffossou, Balizia, Koulé et Djéké.

Le patron de l’UFDG s’apprête donc à poser ses valises en Haute-Guinée, fief traditionnel du Président Alpha Condé. A l’heure de dresser le bilan de cette étape, Etienne Soropogui du mouvement Nos Valeurs Communes se frotte les mains. « Partout où nous sommes passés vous constatez qu’il y a une adhésion forte des populations guinéennes au projet de société que le président Cellou propose pour l’avenir du pays. Les populations ont pris conscience de l’incompétence de Monsieur Alpha Condé à régler leurs problèmes. Il a été incapable de fournir aux populations des conditions de vie qu’elles voulaient avoir. Le président Cellou est celui qui est à même de présider dans les prochains jours les destinées de la nation ».

Mais cette mobilisation en faveur de Cellou Dalein n’efface pas le débat sur le fichier électoral et les risques de fraudes que les partisans de l’alternance redoutent. Il se murmure même que le gouvernement se prépare à couper internet pour, dit-on, empêcher la publication des résultats en ou exécuter la fraude ? Etienne Soropogui est conscient du risque : « Nous ne sommes pas naïfs. Nous savons qu’il y a un schéma de fraude qui est en train d’être préparé, nous avons ces informations. Aujourd’hui, le Président Alpha Condé n’a pas d’électeurs, il n’a qu’un système de fraude qui est en préparation. Nous apprenons même que la CENI est en train de travailler pour ne pas rendre disponible les procès verbaux des bureaux de vote. C’est un fait inédit qui se prépare. Les PV doivent être remis à l’ensemble des compétiteurs. On ne peut pas imaginer une seule seconde que les PV ne seront pas disponibles. Nous y travaillons parce qu’il nous appartiendra de nous assurer qu’au soir du 18 octobre tous le PV seront disponibles. Si nous constatons que nous avons gagné cette élection, nous publierons les résultats. Nous n’irons pas à Pinet, nous ne grimperons pas des murs. Nous allons nous proclamer vainqueur parce que c’est ce que le peuple aura décidé. Nous avons des schémas parallèles pour parer à ces fraudes au cas où internet devrait être coupé, nous nous tournerons vers d’autres mécanismes pour avoir nos résultats ».

Cette élection se déroulera sûrement sans l’Union Européenne. L’institution, qui accompagne d’habitude le pays pendant les processus électoraux, a décidé de bouder. L’UE n’enverra cette fois-ci pas d’observateurs pour le 18 octobre. Une décision regrettable, selon le président de Nos Valeurs Communes : « C’est regrettable parce que nous allons à un scrutin qui est un véritable enjeu, il est important que nous ayons des regards extérieurs neutres, surtout que le pouvoir a prévu un dispositif de fraude énorme. C’est important pour nous qu’une institution comme l’UE vienne aux côtés de notre pays voir dans quelles conditions ce scrutin se déroule. Mais de toutes les façons, ce ne sont pas les étrangers qui vont régler nos problèmes ».

Yacine Diallo