Menacée de déstabilisations tous azimuts avec ses voisins, effectivement déstabilisée dans ses fondements psychologiques et électoraux, la Guinée a décidé de fermer ses frontières avec le Sénégal, la Guinée Bissau et la Sierra Léone. Freetown a été nommément accusée de contribution active dans le recrutement des mercenaires de Dalein. Vu le caractère subversif et contagieux de telles opérations, les mesures de protection ont dû être étendues au Sénégal et à Bissau. C’est avec un démenti poli mais formel qu’une mission de la Sierra Léone est arrivée en toute hâte à Cona-cris pour rassurer les autorités guinéennes que rien de subversif ne leur viendra de ce côté-ci de la frontière. Tout a été sécurisé.
Le problème, c’est peut-être vers le Sénégal. Le camion que Cellou Dalein a chargé pour Labé est venu de Dakar. Pour sa propre sécurité, il a dû passer la nuit au camp militaire d’El Hadj Oumar Tall, situé à sept kilomètres de Labé, avant débarquer sa cargaison. Il ne fallait pas permettre aux bandits de s’emparer du matériel de campagne de Cellou Dalein pour cette présidentielle du 18 octobre. Il fallait aussi un minimum de prudence envers le contenu de ce fameux camion. En matière de sécurité, on ne sait jamais d’où peut surgir le cheval de Troie. Pire, le Président Maquis Sale n’a pas ouvert la bouche pour faire état de toutes ces histoires de soupçons. Malheureusement, l’adage est bien clair : qui ne dit rien consent. Aussi, le Président de Guinée Bissau s’est –il retrouvé seul à protester : « Le président guinéen a unilatéralement pris la décision de fermer ses frontières avec la Guinée-Bissau, le Sénégal, la Sierra Leone, tous voisins de son pays. Nous, nous ne fermerons jamais nos frontières avec la Guinée. Nous ignorons le motif d’une telle décision. De notre côté, sachez qu’il n’y a aucune menace contre son pays. Nous ne sommes pas des pays voyous ou des Etats qui hébergent des bandits pour déstabiliser un autre Etat. Nous déplorons une telle décision de sa part. Le différend entre Alpha Condé et moi est un problème mineur si on le compare avec les intérêts supérieurs de nos deux Etats. Le président Alpha peut avoir ses raisons que moi j’ignore. Ce que je pus vous assurer c’est que nos deux pays continueront d’être de bons voisins et bons amis.»
Quand le président Emballò reviendra de la visite qu’il effectue au Portugal, il faudra qu’il cherche à mieux comprendre ce qu’est un mercenaire en période électorale en Guinée. Il découvrira que tous ceux qui ont l’intention de voter Dalein sont des mercenaires. Apparemment, il y en a beaucoup chez lui. Pareil partout où le pouvoir a grimpé sur un piédestal pourri pour pouvoir fermer une frontière. Pour l’Angola, le problème est réglé. Personne ne doit voter. Rompez, puisque vous ne pouvez pas trouver le mot juste !
DS