Le 1er octobre en fin d’après-midi le FNDC a rencontré à sa demande la mission conjointe CEDEAO-Union africaine – Nations Unies à l’Hôtel Kaloum, Cona-cris. La mission se compose de Shirley Ayorkor Botchway, ministre des Affaires Étrangères du Ghana, Alpha Barry, ministre des Affaires Étrangères du Burkina, Jean Claude Kassi Brou, Président de la Commission de l’Union Africaine, Général Francis Béhanzin, Commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité de la CEDEAO, Cessouma Minata Samaté, Commissaire aux Affaires politiques de l’UA, Mohamed Ibn Chambas, Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU en Afrique de l’Ouest.
Pour user de la langue de bois des diplomates, « l’atmosphère de la rencontre était franche. » Le Front National pour la Défense de la Constitution en avait gros sur le cœur. Il a préféré « attaquer », dire devant cette mission ce que savent souffrent tous ceux qui luttent pour l’avènement d’une démocratie durable en Afrique. Aussi, le FNDC ne pouvait-il manquer l’occasion pour rappeler à ces honorables messieurs et dames qu’il leur arrive souvent d’exécuter des tâches très peu honorables dans l’enracinement de la dictature en Afrique. Le Mali en est un cas palpitant. La Guinée en est un autre. Si les activités les plus marquantes dans la recherche de la paix et de la sécurité de ce que l’on appelle abusivement « Communauté internationale » se résument en blanchiment de coups d’État civils dans nos contrées, pourquoi ne pas le dire aux vrais acteurs de l’ombre présents à Conakry ce jeudi 1er octobre 2020 ? Quelle pression le FNDC n’a-t-elle pas exercée sur la CEDEAO et l’Union Africaine pour éviter à la Guinée cette situation de non-droit qu’elle vit aujourd’hui ? Rien n’y a fait. La corruption du système Alpha était passée goulument par là.
La réalité : cette commission mixte semble pouvoir se loger bien à l’aise, comme d’habitude, dans les poches d’Alpha Condé. Sa composition indique à merveille sa prédisposition à jouer son rôle de blanchiment du scrutin du 18 octobre. A part Mme Cessouma Minata Samaté dont on ne maîtrise pas totalement le passé, l’on peut affirmer qu’Alpha Condé a réussi à importer une commission mixte de haut niveau complètement à sa dévotion. Juste pour peaufiner l’œuvre salvatrice du Général Béhanzin sur le fait-chier de la CENI. La commission mixte d’Alpha est allée jusqu’à bouleverser son programme initial pour grimper à Sékhoutouréyah peu après son arrivée en Guinée. On ne connait pas encore la portée des urgences qui nous ont valu ce bouleversement, mais les mauvaises langues, elles, n’ont pas tardé à faire état d’ordres à prendre auprès de « qui de droit » pour mieux faire le boulot. En tout état de cause, le Grimpeur n’a pas dérogé à la règle quand « ses petits,» planqués dans les institutions internationales, lui rendent visite à Conakry. A l’issue de sa mission auprès du Grimpeur, la commission mixte semble habitée par un souci de taille : la proclamation des résultats. Elle a imploré la grâce de tout ce qui bouge afin que cela se fasse qu’à travers les ordinateurs de la CENI. Le Général Béhanzin le connaît au bout des doigts. Que gagne donc Cellou Dalein à emmerder nos émissaires de façon si anodine ?
Diallo Souleymane