En véritable oiseau de mauvaise augure, Alpha Condé anticipe et annonce un scénario catastrophe au lendemain du 18 octobre. Il parle de ces opposants qui se réfugieront dans une ambassade pour inciter leurs militants à contester les résultats. Cette sortie doit être prise au sérieux. Il faut l’intégrer pour mieux anticiper la catastrophe annoncée. Pourquoi ne pas prendre l’annonce pour ce qu’elle est, un plan machiavélique plus étoffé entre les mains de la mouvance présidentielle ?
Alpha Condé fait cette annonce pour, d’une part, préparer les esprits au niveau de l’opinion publique et d’autre part, prévenir ses opposants sur le fait que même en cas de victoire dans les urnes, ils seront traqués, terrorisés au point d’être obligés d’abandonner le terrain pour se réfugier dans des ambassades. L’opposition doit rassurer ses militants sur le fait que cette élection ne sera pas comme les précédentes. Si elle la gagne dans les urnes, rien, absolument rien ne doit les intimider, les dissuader au point de capituler et se réfugier dans des ambassades. Pour ce faire, l’opposition doit impérativement s’organiser, envisager tous les scénarii dont celui, hélas, de la catastrophe que prédit Alpha Condé. Ne pas le faire, c’est risquer d’être surpris et/ou pris de court par la tournure des événements post-électraux. Pour gagner une élection, les trois temps ont la même importance: avant, pendant et après le scrutin. Si on privilégie l’un au détriment de l’autre, on finit toujours par passer du rêve au désenchantement.
Après 2010 et 2015, les Guinéens qui aspirent à la paix et au bonheur, les Guinéens qui s’investissent pour le changement aux côtés de l’opposition ne peuvent pas être des militants, des citoyens abonnés au désenchantement. Pour éviter ce qu’Alpha est entrain de prophétiser, c’est maintenant qu’il faut envisager tous les cas de figure, tous les scénarii possibles et être prêts à mener la bataille.
Alpha n’a pas fait tout cela pour organiser une élection qu’il va accepter de perdre démocratiquement. Quand on force la situation pour obtenir quelque chose, il va falloir être contraint et forcé pour y renoncer.
Sow Boubacar