» S’il n’est pas réélu, nous allons tous souffrir ». La réélection du président candidat est donc présentée comme une sorte de rempart contre la souffrance. Cela sous-entend que l’élection d’un candidat issu de l’opposition, surtout d’un certain candidat ouvrirait la voie à des règlements de compote, à une chasse aux sorcières.
Arrêtons de servir ce genre de discours au peuple. Faisons en sorte que notre démocratie et nos institutions soient fortes. Donnons plus de force encore à la Justice. Pas cette forme d’indépendance qui ne sert que les intérêts d’un régime ou des intérêts particuliers. Mais une indépendance au service de l’intérêt général. Ainsi, tout le monde sera protégé contre les abus et les injustices. Et personne n’aura à avoir peur d’un éventuel changement de régime puisque tous les mécanismes propres à assurer la protection des citoyens seront opérationnels. Personne n’aura à craindre les conséquences réelles ou supposées de ses choix politiques. Ce n’est qu’en mettant en place des institutions solides et qui jouent pleinement leur rôle que l’on peut mettre les citoyens en sécurité et non en perpétuant un régime. Car, un régime à beau durer, il prend fin un jour. C’est une loi de la nature.
Les partis politiques engagés contre le 3ème mandat et qui compétissent doivent chercher impérativement à rassurer à travers leurs discours. Là où les partisans du 3ème mandat s’emploient à créer la peur chez les citoyens, les candidats de l’opposition doivent créer cette assurance qui fera prendre conscience à ces derniers que personne ne souffrira de la victoire de cette opposition. Sauf bien entendu ceux dont l’engagement en faveur d’un 3ème mandat ne s’explique que par le souci de la préservation de leurs intérêts, ceux qui savent qu’une nouvelle gouvernance sonnera la fin de leurs privilèges. Mais le citoyen ordinaire n’a rien à craindre de l’avènement d’un nouveau régime. Cela devrait être perçu d’ailleurs comme l’espoir d’un nouveau départ pour la Guinée.
MT