Dans quelques jours, les Guinéens se prononceront sur le choix de la personne qui incarnera la volonté et l’image de notre pays. A mon avis, chaque candidat partage une conviction commune avec les autres : la certitude qu’il est le mieux indiqué pour présider aux destinées de notre Nation à travers la conduite de l’Etat. La différence entre les candidats se situe dans l’intention réelle sur les moyens d’y parvenir mais aussi et surtout sur l’exercice futur du pouvoir.
Depuis l’indépendance, la vie politique de la République de Guinée a été et est traversée par des soubresauts humainement dramatiques, le plus souvent provoqués par ses dirigeants. Ces soubresauts aux relents parfois ethnocentristes, ont conduit à des fractures sociales profondes qui ont semé les germes de divisions durables et détourné les populations des comportements éducatifs et productifs indispensables au développement économique, social et culturel.
Loin de moi l’idée de faire table rase des conditions qui ont précédé les dernières élections législatives et le changement de constitution. Les Sages n’ignorent pas que l’Histoire est têtue et qu’elle finit toujours par remettre les choses à leur juste place. Et le temps de l’Histoire est largement supérieur à la durée d’une vie humaine et un responsable ne doit jamais l’oublier dans les actes qu’il pose.
Le premier tour de l’élection présidentielle en République de Guinée aura donc lieu le 18 octobre 2020. Je ne souhaite pas me contenter de la simple incantation à la paix et à la quiétude sociale. Je veux proposer aux protagonistes un engagement qui permettrait de créer les conditions de cette paix et de cette quiétude sociale.
– Aux candidates et candidats, mesdames et messieurs : Abdoul Kabèlè Camara, Makalé Camara Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, Laye Souleymane Diallo, Ousmane Doré, Ousmane Kaba, Abdoulaye Kourouma, Bouya Konaté, Mandiouf Mauro Sidibé, Ibrahima Abbé Sylla, Makalé Traoré,
– Au Gouvernement,
Je propose de prendre, sur l’honneur et pour la préservation de la paix et la quiétude sociale en Guinée, les engagements suivants :
1. La tranquillité et la liberté de mouvement pour tous les habitants de la République de Guinée en quelque endroit qu’ils se trouvent,
2. La protection égalitaire et prioritaire de la vie des citoyens sur tout le territoire national,
3. Le libre accès de tous les médias à tout bureau de vote de leur choix,
4. L’accès égalitaire, paisible et libre, des représentants de tous les candidats à tous les bureaux de vote sur tout le territoire national,
5. La participation égalitaire, paisible et libre, des représentants de tous les candidats à tout le processus de vote et dans tous les bureaux de vote sur tout le territoire national, notamment : le vote, le décompte, la validation, le procès-verbal, l’approbation et la signature du procès-verbal, l’affichage du procès-verbal, le transport des urnes jusqu’à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI),
6. La non contestation des résultats issus des bureaux de vote, consignés dans les procès-verbaux et transmis à la CENI,
7. Le respect des dispositions légales dans le processus de contestation des résultats.
Les Guinéens méritent de vivre heureux. Pour y arriver, le comportement de chaque détenteur d’une parcelle de pouvoir doit être inspiré par la conscience collective de sa responsabilité individuelle.