Cette métaphore de Nadia Nahman, cheffe de cabinet du président de l’UFDG peint parfaitement bien la situation politico-sociale du pays. Après Ibrahima Chérif Bah, vice-président de l’UFDG, c’est au tour de Ousmane Gaoual Diallo, coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG, Abdoulaye Bah, membre du bureau exécutif, Cellou Baldé, chargé des fédérations de l’intérieur et Etienne Soropogui de Nos valeurs communes, membre de l’ANAD, d’être écroués à la Maison centrale de Conakry. Ils sont accusés « de fabrication, acquisition, stockage, détention, usage d’armes légères, de guerre, détention de munitions, menaces, et association de malfaiteurs » par un juge d’instruction du tribunal de première instance de Dixin et mis sous mandat de dépôt avant d’être envoyés en prison, dans la soirée du lundi 16 novembre. Ils y attendront le début de leurs procès. L’opposante déclare que rien ne justifie l’arrestation de ses collègues : « Nous sommes entrés dans Etat où les désirs du chef ont force de loi et où la tyrannie se manifeste de manière tout à fait décomplexée et assumée. Ces cadres de l’UFDG ont été placés en détention provisoire pour des chefs d’accusation aussi farfelus que fallacieux…Ils sont accusés sans preuves. C’est pour ça que ces chefs d’inculpation sont farfelus. Pourquoi choisir leur placement en détention, alors qu’en droit pénal, la liberté est le principe et la détention, l’exception ? Nous avons affaire à des personnalités qui ont toutes les garanties de représentativité, qui se sont présentées d’eux-mêmes. Ce n’est qu’une volonté délibérée d’organiser une chasse aux sorcière, ces accusations sont totalement invraisemblables ».

Nadia Nahman dénonce certes une justice à double vitesse, un terrorisme d’Etat. Mais elle estime que ces arrestations ne visent qu’u  seul objectif : pousser l’UFDG à abandonner la lutte pour la reconnaissance de la ‘’victoire’’ de leur candidat : « Nous nous attendions à beaucoup plus de créativité de la part de cette justice à deux vitesses. Elle est plus prompte à sortir son glaive lorsqu’il s’agit d’opposants politiques que d’apporter des réponses aux familles des 48 victimes de la répression policière consécutive au scrutin du 18 octobre…On s’engage dans une dynamique d’intimidation pour détourner les regards du hold-up électoral en cours. C’est un terrorisme d’Etat qu’il faut condamner avec la dernière énergie ; c’est une instrumentalisation  de la justice qui n’honore pas le pays. On assiste aujourd’hui à des règlements de comptes politiques. C’est une ineptie de la part du pouvoir parce qu’il est hors de question d’abandonner la lutte pour la reconnaissance de la victoire de Cellou Dalein Diallo ».

Yacine Diallo