Le ministre du Budget, celui de l’Economie et des Finances ainsi que le Gouverneur de la Banque centrale ont animé une conférence de presse ce jeudi 10 décembre à Conakry. Objectif, indiquer les changements sur la loi de Finance rectificative. Tout ne s’est passé comme prévu, c’est une situation naturelle. Il est difficile de prévoir un budget au centime près. Taux d’inflation à la hausse, croissance et recette en baisse, dépenses en hausse.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Mamadi Camara a indiqué que le taux d’inflation a atteint deux chiffres (10.2%), alors que la Banque Centrale tablait sur un taux à un chiffre (8,6%). « L’augmentation du prix du transport et des denrées alimentaires en serait la cause. Ensuite, la croissance a été revue à la baisse. On tablait sur 6%, on a enregistré 5.2% finalement, mais cela montre malgré tout que notre économie a fait preuve d’une grande résilience, principalement dans le secteur minier et agricole ». Même que les recettes collectées n’ont pas atteint les prévisions initiales, on note une moins-value importante. « Il était prévu 21 706 milliards, on est à 21 364 milliards, une baisse de 2%. Des dépenses, elles ont augmenté de 4% (26 829 milliards contre 26 731 milliards initialement prévus) ».
Selon sieur Dioubaté, cela s’explique par les dépenses effectuées par l’Etat pour financer son plan de riposte au Covid-19 pour un total de 2 750 milliards qui portaient sur le volet sanitaire, social et économique. « Sur le plan sanitaire il y a un soutien de 1 152 milliards apporté en vue de renforcer les mesures de santé et acquérir les biens et services pour la résilience du secteur : 590 milliards à la surveillance et prise en charge des malades, seulement 62 milliards au niveau du renforcement des infrastructures. Au niveau social, le transfert de 910 dont 55 milliards en espèces, l’ANIES a été très actives pour soutenir les personnes pauvres ; et depuis le mois d’avril, les Guinéens ne paient pas l’eau et l’électricité, c’est gratuit. Cela nous a couté environ 328 milliards ».
Même que du point de vue économique, dit-il, il y a eu le mécanisme d’assouplissement du financement du secteur privé et du soutien à l’économie pour un total de 1 011 milliards, avec la création de deux fonds : un fonds en faveur des groupements économiques et un autre fonds aux entreprises durement touchées par la crise pour 70 milliards. Ces dépenses sorties des caisses de l’Etat s’ajoutent à d’autres privations, notamment les allégements fiscaux.
Malgré tout, l’économie a tenu bon, l’aide des partenaires au développement pour 175 millions de dollars dont 148 du FMI au titre de facilité rapide de crédits auraient beaucoup aidé.
Oumar Tély Diallo