Le Gouverneur de la Banque centrale, Louceny Nabé, a expliqué ce jeudi 10 décembre lors d’une conférence de presse à Conakry, que le Covid-19 a déstabilisé l’économie guinéenne, avec la hausse de l’inflation notamment. Même si l’économie guinéenne est supposée avoir longtemps résisté.
Pour stabiliser la monnaie, le Gouve a annoncé des mesures : « Il y a l’abaissement du taux directeur de 12,5 à 11,5%, la réduction du coefficient de réserves obligatoires de 16% à 15% ». Avant la crise, le taux du coefficient était de 16%, l’un des taux les plus élevés en Afrique, et le taux directeur de la banque était de 18% ».
L’autre avantage du Covid-19 est que l’utilisation de la monnaie électronique a augmenté, le nombre de clients est passé de 4 millions en 2019 à près de 6 millions, dit-il. Et au pic de l’épidémie, entre janvier-avril 2020, les Guinéens vivant à l’étranger ont transféré vers la Guinée plus de 2 millions d’euros. « La masse monétaire a augmenté de 31% par rapport à fin septembre 2019 pour se situer à 36 mille 402,5 milliards de francs guinéens à fin septembre 2020. Les crédits au secteur privé ont connu une augmentation de 16% pour se situer à GNF 12 754, 47 milliards à fin septembre 2020. Les réserves internationales brutes ont augmenté de 6,5%, en glissement annuel pour se situer à 1,17 milliards de dollars, soit environ 4,2 mois de réserve d’importation ».
Fin de mesures sociales
S’agissant de la relance de la croissance, le ministre du Budget, Ismaël Dioubaté, a annoncé la fin des mesures sociales accordés aux ménages, dans le cadre de la riposte contre le Covid-19, notamment le paiement des factures d’eau et d’électricité : « La pandémie est sous contrôle, les vaccins sont disponibles, tout le monde doit s’apprêter à payer le courant et l’eau à partir de 2021. La mesure sociale s’arrête en décembre ». Si le pays valide des revues avec le FMI dans le cadre des facilités élargies de crédits, c’est dire que la mobilisation des ressources internes est faible. Et cela ne devrait pas être résolu de sitôt. Dans la loi de finance 2021, le taux de pression fiscale est de 13% au lieu de 15% comme le souhaite le PM Don Kass, le ministre du Budget explique pourquoi : « Le cadrage fait avec le FMI est de 13%, c’est la simulation faite par rapport à la réalité de l’économie. Mais le PM, dans ma lettre de mission me demande d’aller à 15%. Toutes les réformes que nous sommes en train de mener à la Direction nationale des impôts, des douanes, au guichet unique du Trésor vont peut-être nous permettre d’aller au-delà des 15%. Mais on a mis 13%, c’est parce c’est que ce qui traduit la réalité économique du moment ».
Oumar Tély Diallo