La Guinée fait face à des risques de résurgence du coronavirus alors que deux millions de doses de vaccins sont attendues à Conakry dans le cadre du Plan COVAX. Le docteur Sakoba Keita a sonné l’alerte ce mardi 12 janvier.

«Les mesures barrières restent en vigueur jusqu’à la proclamation de la fin du Covid-19 dans notre pays», a martelé au cours de cette conférence de presse au siège de l’Agence nationale de sécurité sociale (ANSS) le directeur général de ladite institution, située à la Cité Chemins de fer, dans le centre-ville de Kaloum. Le relâchement pour le port de masque et le lavage des mains expose la Guinée à une résurgence de la pandémie à l’instar du Sénégal, voire les autres pays occidentaux.

La tendance était pourtant baissière jusqu’en décembre. «Au début de la pandémie, on était à un taux de positivité de près de 50 %. En décembre 2020, ce taux est retombé autour de 2 %. Le taux d’occupation des lits par les malades est passé de 60% à 15 % pour la même période», explique le docteur Sakoba Keita.

Cependant, la courbe commence à remonter en ce mois de janvier. «Force est de constater qu’en ce début d’année, la transmission communautaire continue, alerte-t-il. Le taux de positivité est remonté à 6 %. Le nombre d’hospitalisés commence à monter parce que les Guinéens ont baissé la garde. La deuxième vague a commencé ce mois de janvier».  

Le vaccin comme stratégie de riposte

«La Guinée s’est inscrite parmi les pays qui souhaiteraient introduire la vaccination anti-Covid dans ses stratégies de riposte. Cela s’est matérialisé en décembre par l’élaboration d’un Plan COVAX avec l’appui de l’OMS et de l’Unicef en tête, ainsi que d’autres partenaires. Ce plan a été validé», poursuit le docteur Sakoba Keita. Ledit plan, d’un montant de 70 millions de dollars à mobiliser, devrait déboucher sur la livraison fin janvier ou début février de deux millions de doses de vaccin, pour couvrir 20 % de la population. En effet, la vaccination sera organisée uniquement dans les zones touchées.

Des pourparlers sont également en cours avec la Chine et la Russie, deux pays qui ont de leur côté développé des vaccins. La dernière a offert «symboliquement» 50 doses qui ont servi à vacciner, le 30 décembre dernier, 25 personnes parmi les membres du gouvernement. Ces cas, qui n’ont pas développé des effets secondaires particulièrement graves aux dires du directeur général de l’ANSS, s’apprêtent à recevoir la deuxième dose le 19 janvier. Manière de respecter les trois semaines d’intervalle prescrit.  

Diawo Labboyah