La vie estudiantine de nos jeunes boursiers n’est pas rose en Côte d’Ivoire. Et pour cause, le gouvernement semble les avoir oubliés, puisque la bourse d’entretien ne tombe pas depuis des mois. Le 11 janvier 2021, invité des «GG», Mamadou Diallo, le président des étudiants guinéens de l’INP-HB (Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny) en Côte d’Ivoire a étalé les épreuves. Selon lui, depuis le départ d’Abdoulaye Yéro Baldé de la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en février 2020, les choses se sont gâtées. «Depuis le mois de mars 2019, rien n’a été payé, que ce soit les frais de scolarité, que ce soit les bourses d’entretien. Nous avons écrit à plusieurs reprises au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, nous avons aussi appelé la responsable du point focal en Guinée pour lui expliquer la situation que nous vivons ici. Sans succès. La dernière fois que je suis entré en contact avec eux, c’était le 30 décembre 2020. Et la seule réponse que j’ai obtenue : un accusé de réception. Jusqu’à présent, on ne sait pas ce qui se passe. Ils nous disent souvent qu’ils vont traiter l’affaire, mais franchement, on ne comprend rien», se désole-t-il.
Alors que le concours d’entrée en cycle d’ingénierie a commencé, Mamadou Diallo indique qu’il y a de ses amis qui n’arrivent même pas à acheter leur ordonnance médicale, à plus forte raison se charger des frais de leur concours, «c’est un tas de problèmes.»
«Le mois dernier, certains étudiants guinéens avaient été virés de leur classe parce qu’ils n’ont pas fait la vaccination. Alors que celle-ci ne coûtait que 3600 FCFA par étudiant. On était incapable de se faire vacciner. Finalement, on a dû nous endetter pour payer les frais de vaccination afin qu’ils intègrent les classes. Nos moyens de substance, c’était le pécule que le gouvernement guinéen nous octroie, mais aussi le soutien de nos parents. Mais, cette année, la crise sanitaire du Covid-19 et la crise post-électorale en Côte d’Ivoire ont éprouvé nos parents. Actuellement, on fait ce qu’on peut pour survivre», conclut-t-il.
Si Dr. Aboubacar Oumar Bangoura, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, n’agit pas vite, le calvaire risque de conduire à l’abandon des cours.
Yaya Doumbouya