Selon toute vraisemblance, ce ne sont pas seulement des juges correctionnels qui ne maîtrisent pas le contenu de la loi sur la liberté de la presse. Il y a de nombreux journalistes aussi qui ne comprennent pas les dispositions de cette loi notamment celles concernant les infractions commises par voie de presse, la procédure et les peines y afférentes. Cette loi ne tient pas compte du statut de journaliste mais du moyen par lequel le délit a été commis. C’est pourquoi, on parle de délit de presse. Une fois que le délit est commis par l’un des moyens visés à l’article 98 de la loi sur la liberté de la presse, c’est cette loi qui s’applique et non le code pénal. Même si l’auteur du délit n’est pas journaliste à plus forte raison quand il s’agit d’un journaliste. Le texte commence en effet par  » quiconque  » c’est-à-dire  » toute personne qui … »et non  » tout journaliste qui… » C’est dire que la loi sur la liberté de la presse, en ce qui concerne les délits de presse, intéresse tous les citoyens au-delà des journalistes.

Me Mohamed Traoré