Au plus fort de la crève générale et illimitée déclenchée par le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, SLECG, en début d’année 2020, le goubernement, dos au mur, a cherché à reprendre la main, en approchant d’autres centrales syndicales de l’Education réputées beaucoup plus souples.
Puisque les négociations avec le bouillant Aboubacar Soumah étaient au point mort, un couloir de négociation a été ouvert avec le SNE, la FSPE, le SLECG version Kadiatou Bah et des dissidents du SLECG d’Aboucar Soumah. La principale divergence tournait autour de l’argent obtenu dans le toilettage du fichier enseignant. Soumah et ses lieutenants ont estimé que non seulement la somme proposée par le goubernement est insignifiante, mais qu’elle devrait être ajoutée au salaire indiciaire. Le goubernement voulait donner cet argent au bouffe-la-craie en tant que primes. Le SNE et les autres centrales ont, dans le dos du SLECG, accepté volontiers la proposition. Ils ont appelé cela ‘’primes d’incitation’’. Mais voilà des mois que les gens-saignants ne voient plus la couleur de cet argent.
Dernièrement, SNE, FSPE, SLECG menaçaient d’aller en crève pour entrer en possession de leur fric. Mais il semble que les lignes commencent à bouger : « Les enseignants du secteur public en situation de classe exerçant à l’intérieur du pays recevront deux (2) mois sur quatre (4) de leurs primes d’incitation à compter du mardi 19 janvier 2021 ». Pour ce qui est des gens-saignants de Cona-cris qui ont déjà reçu : « un mois, recevront leur deuxième mois ».
Au SNAESURS, Syndicat national autonome de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, on voulait déclencher une crève pour revendiquer toutes sortes de primes qui ne seraient pas payées depuis quatre mois, entre autres, la subvention des trimestres 3 et 4 de l’année 2020, les frais de formation des enseignants-chercheurs et chercheurs. Mais toutes ces centrales syndicales renoncent, du moins pour le moment, à la grève. Elles décident d’accorder « un moratoire au gouvernement jusqu’au 21 janvier prochain pour la satisfaction des revendications et la reprise des négociations autour des protocoles d’accord du 14 mai 2019 pour le SNAESURS et du 28 janvier 2020 pour les autres structures. Passé ce délai, les structures syndicales de l’éducation seront dans l’obligation de faire valoir leurs droits par tous les moyens légaux pour l’atteinte des objectifs visés ».
Quant au SLECG d’Aboubacar Soumah, il veut le rehaussement de ces primes à deux millions de francs glissants. Les responsables du SLECG tiennent toujours à ce que cet argent soit versé au salaire indiciaire des bouffe-la-craie. Ils tiennent aussi à ce que ces primes soient données aux directeurs d’écoles et aux encadreurs qui ne sont pour le moment pas concernés.
Yacine Diallo