Le président tchadien a jusqu’au 25 avril pour se décider, sinon il y aura des manifestations citoyennes pour le ramener à la raison. Après les combats qui ont opposé entre autres, les forces nationales tchadiennes et les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), plusieurs partis d’oppositions et des organisations de la société civile ont signé, ce weekend, un appel au cessez-le-feu.

Ils demandent aussi à Idriss Déby l’ouverture d’un dialogue national inclusif pour atténuer les tensions. Ils ont laissé au président tchadien une semaine pour se décider : « Nous avons l’expérience de la guerre. Ce n’est pas une partie de gala comme on dit. La vie des populations est en jeu. », déclare à RFI Mahamat Nour Ibedou, le secrétaire général de la Commission tchadienne des droits de l’homme. Malgré leurs désaccords, la société civile et certains partis politiques d’opposition appellent donc à une trêve. D’après Ahmad Alhabo, président du Parti pour les libertés et le développement, ce conflit armé ne pourra jamais permettre la naissance « d’un Tchad démocratique ».

 « Toute prise de pouvoir par les armes entraine automatiquement sa confiscation également par la violence et la force. C’est pour cela que nous disons qu’il faut que les belligérants déclarent un cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire et s’assoient autour d’une table des négociations. » Le but des auteurs est d’impulser un dialogue national inclusif. La déclaration qui s’adresse surtout au président Idriss Déby Itno : « Si jusqu’au 25 avril, il n’adhère pas à notre proposition, nous allons organiser des manifestations citoyennes pour le ramener à la raison », prévient Mahamat Nour Ibedou.

Le président de la Convention tchadienne des droits de l’homme redoute aussi que cette situation sécuritaire mette en danger certains opposants et membres de la société civile. En 2008 par exemple, au cours d’une offensive rebelle sur Ndjamena, des militaires de la garde présidentielle tchadienne avaient arrêté plusieurs opposants. Ces derniers avaient subi de mauvais traitements en captivité. Parmi eux, Ibni Oumar Mahamat Saleh n’est jamais réapparu.

Avec RFI