A force de crier au loup, il finira par venir ! Telle est la morale à retenir au sujet de l’implication de la présidence de la république dans le processus électoral en cours de la Féguifoot. Curieusement, on brandit la menace de sanction de la FIFA, alors que tout est mis en œuvre pour que l’irréparable tant redouté se produise. Au regard de ce qui se trame actuellement ces jours-ci, on a l’impression que les sherpas du chef de l’Etat ignorent royalement les textes qui régissent le fonctionnement de la Féguifoot. Des textes qui découlent des statuts de la CAF et de la FIFA…

Pour ce qui concerne les élections des membres du comité directeur de la Féguifoot, ce sont les dispositions du code électoral, qui encadrent le processus électoral. A ce propos, il n’est pas superflu de rappeler in extenso le contenu de l’article 2 du code électoral :

Article 2 Principes, Obligations et Droits des parties, Ingérence gouvernementale

  1. Les principes démocratiques doivent être respectés en tout temps, tout comme ceux de la séparation des pouvoirs, de la transparence et de la publication de la procédure électorale de la Fédération Guinéenne de Football (FGF).
  2. L’ingérence gouvernementale de quelque forme qu’elle soit, dans la procédure électorale ou dans la composition de l’Assemblée Générale de la FGF n’est pas autorisée. Par conséquent, les directives gouvernementales régulant les élections pour les instances internes élues de la FGF ne s’appliquent pas et les directives de la FGF ne peuvent être soumises à l’approbation d’une instance gouvernementale.

De ce qui précède donc, il est difficile de comprendre les démarches visant à imposer vaille que vaille les directives de Sekhoutoureya. Les exemples sont légions en Afrique, où pour raison d’immixtion gouvernementale dans la gestion du football, des sanctions de la FIFA sont tombées. Le samedi 8 mai dernier, par pure coïncidence ou calcul planifié, quelques heures après un conclave de certains acteurs du football à la présidence de la république, la commission électorale rendait publique la liste exhaustive des candidats retenus pour l’assemblée générale élective. Si l’on s’en tient à l’esprit des textes, la démarche du côté de Sekhoutoureya visant à la mise en place d’un bureau exécutif consensuel serait de nul effet. Faudrait-il le souligner une fois de plus, l’activisme de certaines de nos autorités ont fini par attirer l’attention des instances de la FIFA, qui tient désormais à l’œil notre pays.

Cheick Tidiane