Dans tous les pays ayant une loi fondamentale, le rôle du président de la république est clairement défini : sa mission, ses pouvoirs, ses obligations de compétence et de réserves.

Les constitutions guinéennes n’y font pas exception. La définition du rôle d’une institution consacrée dans une loi fondamentale révèle la particularité de l’institution et la singularité de son exercice. C’est dire donc que le président de la république ne peut pas faire n’importe quoi. Même sa parole est portée par une personnalité triée sur le volet et sensée avoir une compétence avérée en communication mais aussi une compréhension du fonctionnement des pouvoirs publiques avec des éléments de langages appropriés et bien à propos sur toutes les questions de la vie de la république

En Guinée, outre sa mission régalienne et légale bien définie dans la loi fondamentale, le président s’occupe :

  • de contrôler la présence des fonctionnaires à leur lieu de travail,
  • intervient dans un litige de corporation, en appelant un procureur pour demander de surseoir à une pratique, le débrayage des huissiers est un exemple,
  • intervient dans le règlement d’un conflit à la fédération de football,
  • surveille les visites aux détenus dans les maisons d’arrêt,
  • supervise les contrats de performances des agents de l’Etat chargés de mobiliser les ressources internes,
  • assure la tutelle rapprochée d’établissements publics qui font de lui un comptable public de fait ou un dépositaire de deniers publics soumis à audit par ses propres services,
  • il est l’unique ordonnateur des dépenses publiques, aux dires du chef de file de son opposition, « pas un centime ne sort des caisses de l’État sans son accord préalable »
  • les visa d’entrées, il a l’œil et l’avis a priori
  • les déplacements des personnalités sont nécessairement autorisés par lui
  • les passeports officiels ne peuvent être délivrés aux ayant droits sans son accord, il en est de même de beaucoup d’autres titres ou permis qui ne sont délivrés que sur son autorisation expresse.
  • les marchés publics, la société publique de jeux, le contrôle de la commande publique, le foncier bâti et non bâti de l’Etat, l’Institut d’émission qu’est la Banque centrale et ses services bancaires, etc.

Tout ceci relève de son autorité et sous son contrôle sans un recensement des ressources humaines encombrant l’espace présidentiel avec ou sans définition de fonction. Le nombre des conseillers, ministres conseillers et autres chargés de mission hors organigramme sont légions. Ils font tout et rien à la fois.

Il est urgent de porter assistance au président de la République pour la réalisation de sa chère ambition de gouverner autrement, car comme disait Napoléon Bonaparte : « L’art le plus difficile n’est pas de choisir les hommes mais de donner aux hommes qu’on a choisis toute la valeur qu’ils peuvent avoir »

Lansana Bangoura