Le 3 mai, à la faveur de la Journée internationale de la presse, la HAC, Haute autorité de la communication a distribué un lot de cartes de presse professionnelles.
A son arrivée, Boubacar Yacine Diallo avait pris l’engament d’assainir le milieu, en délivrant des cartes de presse pour certifier qui est journaliste ou pas. « Nos équipes ont enrôlé 2 400 journalistes dont environ 800 à l’intérieur sur 4 000 candidatures. 2 334 dossiers ont été dépouillés, 1 686 dossiers validés, 638 recalés ».
Cette carte permet d’accéder « à toutes les sources d’information, exceptées celles protégées ». Le président de la HAC prie les autorités civiles, militaires et administratives de laisser aux détenteurs de cette carte travailler. Aux journalistes, il demande d’en faire bon usage. Pour les recalés, une commission recours serait créée, qu’il préside lui-même, les récalés qui prouvent qu’ils sont éligibles seront pris en compte.
Le prési de la HAC d’interpeller les journalistes : « Autant, ils doivent être jaloux de leur indépendance, autant ils doivent être respectueux des lois en vigueur et des règles qui régissent la profession. Le journaliste, c’est celui-là même qui sait allier fermeté et modestie, perspicacité et esprit de discernement. A ceux qui croient que le journalisme rime avec arrogance, avec excès de zèle, je leur dis qu’ils se trompent lourdement. Le journaliste est celui qui fonde sa communication sur l’honnêteté et la véracité des faits ».
Boubacar Yacine Diallo veut croire que la carte est le sésame pour les sources d’informations. Faute, « le journaliste n’encourt pas suspension, mais nous allons lui retirer tout simplement sa carte comme on le fait du permis de conduire » avertit B. Yacine.
Yacine dissimule mal son auto-satisfaction, les journalistes pourraient témoigner de la différence : avant lui, la carte de presse était quasi l’apanage de la presse privée de Conakry; non à la portée de tous les journalistes (coût : 100 000 Gnf). Avec lui, B. Yacine, la carte est gratuite.
Tibou Kamara, invité de marque : « Il est extrêmement important que dans un cadre de concertation et d’échange que nous puissions, sans complaisance, en toute liberté de conscience et de responsabilité, mesurer le chemin parcouru, regarder en face les difficultés et les opportunités et les défauts de cette presse ». Il a recommandé à son homologue de la Communication, Amara Somparé d’organiser les Etats généraux de la presse.
Souleymane Diallo du groupe Lynx-Lance, Sanou Kerfalla Cissé du groupe Afric vision, Sékouba Savané de la RTG, Abdoulaye Diallo du Le Populaire, Moussa Yéro Bah du groupe Hadafo, Sory Binta Bah de Horizon fm du haut du panier, ont reçu leurs étrennes. Seulement quatre-vingt des mille six-cents cartes sont disponibles. Les autres journalistes seront invités par téléphone à récupérer leurs sésames au fur et à mesure qu’elles sont imprimées.
On dit Journée internationale de la presse, pas un mot sur la détention des journalistes Amadou Djouldé Diallo et Amadou Sadio Diallo. Le comble, le président de la HAC a fait expulser une escouade de journalistes qui criaient la libération de Djouldé.
Oumar Tély Diallo