Tout donne à croire que dans la première décade de mai 2021, après quelque dix ans au pouvoir, le régime du Président Grimpeur mène une double croisade pour appauvrir et ses idées et les populations qu’il est censé enrichir. Après sa prestation de serment, Alpha Condé avait confessé avoir hérité d’un pays, non d’un État. La plupart des Guinéens le savaient déjà. Par contre, ils ne se doutaient pas que non seulement leur nouveau président n’avait aucune solution viable sous la main, mais qu’il allait installer un régime suranné, résolument tourné vers un passé des plus détestables. Des plus invraisemblables Des plus inacceptables.
Dans son obstination à restreindre les libertés dont il a hérité, le Président- Grimpeur a recouru à la force brutale pour faire taire ses opposants. La zone Hamdallaye-Bambéto-Cosa- Wanindra -Kagbélin est passée de l’Axe de la démocratie à celle du mal. Des morts et des blessés, des veuves et des orphelins, des victimes innocentes. Hallucinant, on est allé jusqu’à insinuer qu’au cours des manifs, les opposants tuent leurs propres militants pour salir le pouvoir. Maintenant que la police et la covid-19 sont venues à bout de toute idée de manifester à Cona-cris, le système grimpeur, probablement à court d’idées, n’a pas jugé inutile toute justification du tas des cas des morts enregistrés ces derniers temps dans les fiefs du RPG en Haute-Guinée.
L’on pourrait peut-être se forcer à avaler devant un tortionnaire impénitent que c’est bien Cellou Dalein Diallo qui a envoyé Ousmane Gaoual, Chérif Bah, Abdoulaye Baldé, Etienne Soropogui, et j’en passe, tirer sur des marcheurs et autres militants de l’UFDG et de l’ANAD à Wanindra ou à la Cimenterie. Que ces ogres d’opposants, ces djihadistes sans foi ni loi, masqués à souhait, ne feraient-ils pour présenter à l’opinion publique nationale et internationale des images grimaçantes de son excellence monsieur le président de la République de Guinée, le Professeur Alpha Condé ?
Mais, comment comprendre El Hadj Sory Sanoh, le préfet de Kérouané, quand il explique les circonstances dans lesquelles des manifestants de sa préfecture ont perdu la vie lors du soulèvement populaire contre la fermeture des mosquées pour empêcher les prières nocturnes du mois saint du Ramadan ? Il n’y a, dit-il, l’ombre d’aucun doute que les manifestants étaient armés. « Nous déplorons tous ces cas de mort. On m’a dit qu’il y a eu deux blessés dont le commandant de la gendarmerie qui aurait reçu des balles de calibre 12 sur sa joue droite et sur son épaule. Ce matin, des éléments du commandant du camp ont ramassé trois cartouches vides de calibre 12 sur le terrain où les choses ont eu lieu la nuit. Ça veut dire que les manifestants étaient armés. Nous sommes en train de prendre des dispositions pour que non seulement la chose ne se répète pas, mais aussi pour qu’il y ait la sécurité.» Ce M. Jourdain de Kérouané semble s’engager dans une triste histoire qu’il connait mal. Celle de la manipulation et du mensonge montés contre le dictateur Nicolae Ceausescu à Timisoara, Roumanie, en 1989. En 2020 à Cona-cris, une pâle imitation conduira des manifestants de l’Axe à tirer sur leurs camarades. L’arroseur arrosé ? Posez la question à Alpha. Il vous édifiera, sûrement.
Diallo Souleymane