Les relations entre Sidya Touré de l’Union des forces républicaines et Tibou Kamara, l’actuel ministre d’Etat à la présidence de la République, conseiller à la présidence, ministre de l’Industrie et des PME, n’ont jamais été sereines. La dernière tribune de celui-ci, intitulée «les échecs de Sidya Touré» a avivé la guéguerre. Une tribune que les responsables et militants du parti (UFR) n’ont pas apprécié. M Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’UFR, se dit indigné par le caractère immoral des propos du ministre Tibou Kamara, et que le président Sidya ne s’est jamais prononcé et ne compte pas le faire.
«Reconnaissons que quelqu’un qui est devenu Premier ministre dans un pays mérite quand même respect et considération contre cette personne aux ordres de son chef pour lequel Sidya est un cauchemar. Car, il a réalisé les projets en si peu de temps et en tant que Premier ministre, et non président de la République. Alpha Condé se rabaisse au niveau du Premier ministre Sidya Touré, pour parler de réalisations qu’il n’arrive pas à obtenir, se contentant des promesses sans lendemain. Tout le monde sait que si Sidya est président de la république, les réalisations se feront. Alpha a ce cauchemar de vivre l’arrivée d’un homme au sommet de l’Etat. Il faut l’attaquer, mais comme il ne peut pas tout le temps l’attaquer parce que les gens se poseront des questions, il utilise Tibou Kamara qui peut gratuitement s’attaquer à Sidya Touré».
Selon M Barry, il y a quelques années, Tibou Kamara, qui chante pour Alpha Condé aujourd’hui, ne cessait de l’attaquer. Quel changement soudain de veste ! «Nous avons diffusé dernièrement une vidéo où il soutenait mordicus que Dadis doit se présenter, sinon, c’est la guerre civile entre les militaires et les civils guinéens. Cela a incité d’ailleurs les militaires à vouloir coute que coute le pouvoir et cela a conduit à ce que nous avons vécu le 28 septembre 2009, où il y a eu 150 morts et plusieurs femmes violées, parce qu’en réalité, il ne faut pas voir seulement le chef de l’Etat à l’époque, qui était Dadis. Il faut voir ceux qui l’ont incité à s’agripper au pouvoir. On se poserait bien la question, parce que Tibou était aux cotés de Yahya Jammeh. Quand Yahya Jammeh a reconnu sa défaite mais il est revenu sur sa défaite pour dire qu’il a gagné, on se poserait la question de savoir quel rôle, Tibou qui était son beau-frère, a joué dans cette tergiversation ? » s’interroge M. Barry.
A la question de savoir pourquoi attendre maintenant pour diffuser ces vidéos, au moment où Tibou est devenu porte-parole du gouvernement ? M Barry tente de répondre : «Il y a beaucoup de personnes dont on détient les dossiers, on ne se prononce pas par égard. Mais si tu nous attaques, nous sommes obligés de te montrer qui tu es aux yeux du peuple. Parce qu’à notre avis, toute personne à la possibilité de se repentir. Tibou a eu tout le temps de se repentir des fautes qu’il a commises contre la population. Il ne l’a pas fait jusque-là, mais il continue à attaquer des personnes propres, des personnes qui ont servi l’Etat, qui ont des enfants, qui ont une éducation, qui ont contribué au développement socioéconomique de ce pays. Et si quelqu’un qui n’a jamais fait tout cela, passé d’intrigue à intrigue, à attaquer ces personnes-là, nous sommes obligés de dévoiler les dossiers de ces personnes-là. Et c’est pourquoi, nous le ferons pour Tibou. Vous ne savez pas beaucoup de lui, mais nous allons vous montrer qui il est. A partir de cette vidéo, une partie de l’histoire de la Guinée se dessine. Et la communauté internationale se saisira de la vidéo».
Saïkou Yaya Barry promet que la vidéo sera mise à la disposition de la communauté internationale, pour amener les gens à être corrects, les jeunes à être plus regardants face à ce qu’ils diront et feront dans notre société. «Quand tu dis ou tu écris quelque chose, ça sera médiatisé, et quand ça reste, c’est pour l’histoire. Comme on le dit, Dieu nous a créés, il a créé l’oubli, mais en fonction de notre évolution, on t’oublie si tu te repens. Si tu ne te repens pas, on ressort tes dossiers et on les met sur la place publique pour l’avenir du pays mais aussi pour l’avenir de nos enfants».
Kadiatou Diallo