Je souhaite consacrer l’édition-ci de Juste un mot à certains aspects de la vie somme toute éphémère d’un être cher, Mamadou Diallo, rappelé à Dieu le 11 mai à la fleur de l’âge. L’abnégation, nos traditions, la foi, notre foi, celle, également ardente des hommes et des femmes à travers le pays et ailleurs dans le reste du monde, exigent de ne point le pleurer. Au 45è jour de son départ pour l’au-delà,  nous ne sommes pas tout à fait sûrs d’avoir entièrement comblé ce désidérata. Cependant, nul besoin de souligner qu’il ne s’agit pas là d’une quelconque volonté d’appliquer avec lenteur la décision du Créateur qui a rappelé Mohamed. Loin s’en faut ! Forts de cette foi inébranlable, nous implorons la puissance divine pour nous venir encore en aide  afin d’atteindre  pleinement  ce noble objectif.

De commun accord, nous formulons ces vœux avec sa veuve, Marie Justine Diallo et les siens, les jeunes orphelins, Souleymane et Fatou Yélikha, sa mère, Hadja Fatoumata Bah et les siens, ses sœurs éplorées, Idiatou, Mariam, Mama Kadiatou et leurs familles, les parents de Hansaghéré, Labé, Timbi Madina, Côte d’Ivoire, ses nombreux amis qu’il a laissés, ceux de ses vaillantes promotions auxquelles il s’est frotté, qui l’ont connu et aimé de la Renaissance de Ratoma à l’Institut du Génie Appliqué de Rabat en passant par le collège et le lycée Sainte Marie de Dixinn.

Nous profitons de l’occasion pour exprimer notre reconnaissance à ces milliers et milliers de Guinéens de tout bord, toute condition, toutes ethnies confondues,  pour cette chaine de solidarité qui a déferlé sur nous au moment où nous en avons fort besoin. Nous gardons à l’esprit ces cérémonies de prières organisées de tout cœur par ses camarades de promotion. Les mots nous manquent pour remercier tous ceux qui ont prié pour le repos de son âme tant en Guinée qu’en Mauritanie, au Mali, en Côte d’Ivoire, au Niger, en Afrique du Sud. En somme, partout dans la presse où son nom et le mien ont laissé des traces. On peut le dire aujourd’hui. Ce n’est pas l’œil de Caen qui me regarde de là-haut, ni celui de Big Brother d’un certain George Orwell. Non ! C’est la voix douce de Mohamed, l’ami, le fils, le conseiller, le modérateur que j’entends répondre quasi instantanément à mes nombreuses questions d’actualité. Cet informaticien hors-pair savait débusquer l’information. Oui, j’ai perdu un ami, un fils, un collaborateur raffiné, un homme de culture avec lequel  je partageais le même bureau dans cet immeuble de Kaporo-rail qu’il avait choisi pour abriter le nouveau siège du Lynx. Je l’ai vu partir de là pour rejoindre mes meilleurs collaborateurs, mes meilleurs amis: Williams Sassine, Alassane Diomandé, Sékou Amadou Condé, Ahmed Tidjani Cissé, Félix Faber, Sambry Sako de Bokoro, Prosper Doré, Assan Kéita, Thierno Diallo. Il suffit de passer en revue les échanges souvent profonds que j’ai eus avec chacun d’eux pour conclure qu’il est impossible de ne pas esquisser un sourire. Et leur dire à tous, Mohamed y compris: ne vous en faites pas, j’arrive aussi ! Il n’y a plus matière à pleurer.