A l’issue de la59ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernement du 19 juin 2021 à Accra, au Ghana, la CEDEAO a annoncé que le lancement de la monnaie commune Eco est reporté en 2027.
Dans le communiqué final, la conférence a félicité le Comité ministériel sur le programme de la monnaie unique pour «les diligences accomplies dans la mise en œuvre des décisions prises lors de sa 58ème session ordinaire tenue le 23 janvier 2021». Le comité ministériel avait décidé d’adopter le pacte de convergence et de stabilité macroéconomique entre les Etats membres de la CEDEAO dont la phase de convergence couvre la période de 2022 à 2026 et la phase de stabilité à partir du 1er janvier 2027. Egalement de prendre note de la feuille de route pour le lancement de l’ECO à l’horizon 2027 et charge le Comité ministériel de continuer à travailler pour résoudre toutes les questions en suspens.
Ce nouveau report est le quatrième annoncé par la Cédéao. Selon l’économiste sénégalais, Moubarack Lô, cité par Rfi, ce calendrier paraît difficile de faire converger un pays comme le Nigéria et ses 10% d’inflation avec ceux de la zone UEMOA, l’Union économique et monétaire ouest-africaine, l’actuelle zone franc, où l’inflation est sous la barre des 2%. De plus, «les intérêts économiques divergents entre les pays producteurs de pétrole d’une part et d’autre part, les pays importateurs doivent être conciliés. Ce qui, là encore, peut prendre du temps», dit-il.
Pour l’économiste, si les responsables politiques sont dans leur rôle en présentant une feuille de route, ce sera finalement l’économie réelle qui décidera de l’avenir de la monnaie commune.
En attendant, les pays de la zone franc doivent parachever les réformes entreprises en décembre 2019 avec la signature d’un nouveau traité monétaire avec Paris. Leurs parlements doivent ratifier le texte et examiner des questions comme le taux de change de leur monnaie commune et le lien de garantie proposé par Paris. Vaste programme !
Oumar Tély Diallo