Le 1er juillet, plusieurs associations et syndicats de l’éducation venus d’Afrique et de la France se sont réunis à Cona-cris. Le thème : «Face aux conséquences du Covid-19 sur l’éducation, quelles perspectives pour l’école de demain.» But : réfléchir, échanger, proposer pendant deux jours entre étudiants afin de produire un document qui sera soumis aux goubernements d’Afrique et de France afin de prémunir le système éducatif contre les conséquences des pandémies futures. Le colloque a été co-organisé par la CESA (Confédération estudiantine et scolaire d’Afrique) et l’USEG (Union scolaire et estudiantine de Guinée).

Face à la pandémie Covid-19, Amadou Diallo, le porte-voix de la CESA, décalre que l’école a été contrainte de s’adapter pour ne pas disparaître. «Depuis plus d’un an, un réseau d’échanges, de meetings, de rencontres entre acteurs s’est développé sur internet. La crise du Covid-19 nous a montré au moins la voie que nous devrions suivre depuis longtemps», ajoute-t-il.

Pour Majdi Chaarana, chargé des relations extérieures de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France), seules l’éducation et la recherche peuvent nous sauver du Covid-19 et nous ouvrir des perspectives heureuses. «C’est un sujet d’avenir, car cela permet aux jeunes de s’épanouir. Notre objectif est que le rapport qui sera produit au sortir de ce colloque puisse circuler à travers la France et l’Europe afin que les décideurs puissent s’en servir, pour mieux agir en cas d’éventuelles pandémies.»

Le dépité du RPG, Souleymane Kéita, a rappelé que tous les secteurs ont été sérieusement affectés par le Covid-19. « Le secteur de l’éducation est forcément le secteur le plus impacté, puisque c’est l’une des rares fois qu’on ferme les écoles pendant des mois, voire des années dans certains endroits.» Même si, selon lui, le système éducatif africain souffrait déjà avant le Covid-19 : «Plusieurs enfants de notre continent n’ont pas accès à une éducation de qualité à cause d’un manque d’infrastructures de qualité, mais aussi du déficit d’enseignants de qualité et en quantité. Le Covid-19 est venu davantage étrangler le système déjà déliquescent.»

L’élu du parti au pouvoir, lui-même enseignant, affirme que si parler de télé-enseignement était autrefois nouveau, avec l’apparition de cette pandémie, c’est devenu incontournable. «Avec le coronavirus, nous avons appris à faire des réunions et de suivre des cours en ligne. Ce sont des innovations qui devront être capitalisées pour le futur afin que l’on ne puisse pas rompre le processus de formation des enfants et des jeunes, car la meilleure richesse que l’on puisse donner à une nation est bien sa ressource humaine. Cela ne peut passer que par l’éducation à travers un système dynamique entre les acteurs qui interviennent dans le système», renchérit-il.

Le porte-voix de la CESA, Amadou Diallo, esquisse les attentes du colloque: «Nous devons réfléchir, proposer et produire un document qui sera soumis aux gouvernements. L’objectif est qu’en cas de pandémie ou de catastrophe naturelle, l’école ne soit pas fermée. Bref, nous sommes réunis pour réfléchir sur les perspectives de l’école de demain».

Ibrahima Konaté, conseiller chargé de mission à la Présidence de la République, représentant le Prési Alpha Grimeur, a assuré que le rapport qui sanctionnera le colloque sera transmis au goubernement. Ainsi choit-il !

Yaya Doumbouya