La pandémie de COVID-19 a mis à nue les carences du système de santé dans beaucoup de pays. Elle a aussi fait ressortir le rôle que doivent jouer les Soins de santé primaire (SSP) en situation d’urgence pour empêcher les hôpitaux d’être débordés. La Banque mondiale propose aux pays de taxer le tabac, l’alcool et le sucre pour financer les réformes.
Elle a proposé trois priorités pour réinventer les soins de santé primaire.
D’abord, la BM conseille aux pays d’adopter une approche pluridisciplinaire. Les autorités publiques doivent requalifier les effectifs et veiller à ce que les équipes pluridisciplinaires chargées d’assurer les soins de santé réunissent diverses compétences, puis renforcer et intégrer les technologies de l’information pour appuyer les services de santé primaire.
Ensuite, modifier les effectifs des services de santé primaires. Elle suggère d’entreprendre des réformes des études de médecine pluridisciplinaires, modifier les modèles de rémunération des prestataires de manière à promouvoir la médecine rurale et encourager le personnel médical à pratiquer une médecine de famille plutôt qu’une spécialité…
Enfin, financer les systèmes de soins de santé primaire. D’après les modèles établis par la BM, « il sera nécessaire d’investir 200 milliards de dollars par an jusqu’à la fin de 2030 pour permettre aux pays à faible revenu et à revenu intermédiaire d’améliorer leurs systèmes de santé primaire », dit-on.
Pour ce faire, les bailleurs de fonds devront investir dans la formulation d’une stratégie de politique publique permettant de réformer le financement des soins de santé primaire ; payer les soins de santé primaire au moyen des dépenses publiques et non des paiements effectués par les patients ; prélever des taxes sur le tabac, l’alcool et le sucre pour contribuer au financement des réformes.
La Banque mondiale suggère quatre transformations structurelles, pour parvenir à un SSP performant. Il s’agit de passer de services de SSP de piètre qualité à des soins de qualité pour tous ; De services de santé fragmentés à des services intégrés axés sur la personne ; De l’inégalité à l’équité et la responsabilité ; De la fragilité à la résilience.
Oumar Tély Diallo