Agnès Tirop, athlète Kényane a été retrouvée morte, poignardée au niveau de l’abdomen, à son domicile à Iten, célèbre centre d’entrainement en altitude de l’ouest du Kenya, le 13 octobre dernier. L’annonce a été faite par les responsables sportifs kényans. La vingtaine, Agnès était une étoile montante de l’athlétisme mondial.

« Le Kenya a perdu un diamant qui était l’une des athlètes à la progression la plus rapide sur la scène internationale grâce à ses remarquables performances sur la piste. Sa mort est d’autant plus difficile à encaisser qu’Agnès, héroïne du Kenya, a été victime d’un acte criminel lâche et égoïste », a déploré la fédération kényane d’athlétisme dans un communiqué publié dans le magazine ‘’Voici’’. « Nous continuons de travailler pour élucider les circonstances de sa mort », précise le communiqué.

Le président du Kenya Uhuru Kenyatta, a également rendu hommage à la championne. « Il est troublant, extrêmement malheureux et triste de perdre une athlète si prometteuse et si jeune qui, à 25 ans, avait déjà apporté de la gloire à notre pays par ses exploits sur la piste » regrette-t-il.

Le commandant de la police du district de Keiyo, Tom Makori, a néanmoins révélé que l’époux d’Agnès Tirop apparaissait comme le suspect numéro un. « Il peut nous dire ce qui s’est passé. Le suspect a passé un appel aux parents de Tirop pour leur dire qu’il avait fait quelque chose de mal. Donc nous pensons qu’il sait ce qui s’est passé », informe-t-il.

La police kényane a annoncé jeudi 14 octobre, avoir arrêté Emmanuel Rotich, le mari d’Agnes Tirop, dont le meurtre a suscité l’émotion dans le pays et dans le monde de l’athlétisme. « Le suspect a été arrêté à Mombasa. Il aurait passé un appel aux parents de Tirop, pour leur dire qu’il avait fait quelque chose de mal. On l’a arrêté alors qu’il fuyait et il sera présenté devant les tribunaux », a déclaré à l’AFP George Kinoti, directeur des enquêtes criminelles.

La mort brutale de Tirop faisait la Une de nombreux médias ce vendredi au Kenya, frappé par l’émotion et la stupeur. « Le meurtre d’une championne” titrait le quotidien The Daily Nation, “la vie d’une athlète cruellement brisée” affirmait The Star.

« Agnes Tirop avait toute la vie devant elle et une carrière florissante à venir”, écrit également The Daily Nation.

La fédération kényane d’athlétisme a annoncé suspendre les compétitions pendant deux semaines, en l’honneur de Tirop et d’un autre coureur de fond, Hosea Mwok Macharinyang, récemment mort des suites de ce qui a été qualifié de suicide.

Son président, Jackson Tuwei, a qualifié sa mort de véritable choc, pour l’athlétisme kényan, dont elle était l’une des étoiles montantes.

Hier jeudi, des personnes endeuillées, pour certaines en pleurs, se sont rassemblées au domicile de sa famille dans le village de Kapnyamisa, à environ deux heures de route d’Iten.

« Lorsque nous avons appris la nouvelle c’était très triste, parce qu’Agnès a été une bonne personne depuis sa jeunesse et Agnès n’a jamais été en conflit avec quiconque », a déclaré son frère, Josephat Keter. Sa mère, Dinah Tirop, a évoqué avec tristesse le souvenir de sa fille, qui subvenait aux besoins de la famille, payant notamment les frais de scolarité des enfants.

Parcours d’Agnès Tirop

Agnès Tirop a été quatrième aux jeux olympiques de Tokyo sur le 5 000 m. Elle avait été médaillée de bronze sur 10 000 m un an auparavant aux championnats du monde et venait tout juste de battre le record du monde du 10 km féminin. Elle avait remporté le bronze des Mondiaux sur 10.000 m en 2017 et 2019, et était devenue championne du monde de cross-country en 2015. Tirop avait battu, il y a un mois, le record du monde du 10 km sur route dans une course exclusivement féminine en 30 min 01 sec à Herzogenaurach (Allemagne). Elle venait, il y a un mois, de battre le record du monde du 10.000m. Elle s’était révélée en 2015 en remportant à seulement 19 ans, le titre de championne du monde de cross-country, devenant la plus jeune athlète à signer une telle performance depuis la Sud-Africaine Zola Budd en 1985. Paix à son âme !

Kadiatou Diallo