Les chemins d’un chasseur et d’une panthère se croisèrent un petit matin aux bords d’une rivière. À voir l’image de l’autre dans l’eau, l’inquiétude les figea. Ils en vinrent à la lutte au corps à corps. Le couteau aigu à deux tranchants eut le dessus sur les griffes. L’animal mort et l’homme sanglant furent portés devant mon père.

Quand la Guinée fut agressée le 22 novembre 1970, les armes et les munitions étaient dans des magasins dont les clefs avaient été déposées à Sékou Touré. Quand il vit entrer dans son bureau le chef d’État-major de l’armée et des officiers venus les demander, il s’était réfugié sous la table en criant « Tuez-moi, ne me livrez pas au peuple !».

Alpha Condé est une panthère blessée. En liberté, il ferait attaquer la Guinée par les armées de ceux qui l’avaient porté au pouvoir.

Alyou Barry