Le procès des présumés ravisseurs de l’opérateur économique El Hadj Abdourahmane Diallo dit El Hadj Doura s’est poursuivi ce 11 octobre au TPI de Dixinn. Après Sao Ndanema, c’est au tour de Naby Moussa Camara, ancien élément du Bataillon de la sécurité présidentielle, BSP, de passer à la barre.
Ce béret rouge serait déjà radié des effectifs de l’armée, (ce qu’il ne reconnaît pas), est inculpé pour association de malfaiteurs, enlèvement, séquestration, entre autres. Des accusations qu’il rejette catégoriquement. Il soutient avoir connu cette mésaventure parce qu’il aurait cherché à connaître la destination de son ami, Oumar Barry, au moment de l’arrestation de ce dernier : «J’étais à un mariage au village quand j’ai été informé de la présence de gendarmes à mon domicile. Je suis rentré. Le lendemain, je suis allé à l’Escadron de Hamdallaye, ils m’ont dit d’aller à Matam. C’est là-bas que j’ai été arrêté. Ils ont commencé à me demander pourquoi j’ai appelé Oumar. Je leur ai fait comprendre que je l’avais appelé, parce que sa famille s’inquiétait, je voulais connaître où il se trouvait. C’est là que le colonel Rahim (un OPJ, ndlr), m’a demandé de dire ce que je sais de l’affaire. J’ai dit que je n’en sais rien».
Naby Moussa Camara déclare avoir été torturé par les agents enquêteurs pour se confesser : «Dès que j’ai nié les accusations, ils ont commencé à me torturer, j’ai encore les traces sur mon corps. Colonel Rahim a demandé à ses hommes de monter mon dossier. Ils ont inventé des choses et ont collé à ma personne. Sinon, entre ce que j’ai dit à la gendarmerie et ce qui a été écrit, il y a une grande différence.»
Oumar Barry a pourtant déclaré, pendant les enquêtes, que son ami aurait participé à la préparation du kidnapping : «Naby Moussa avait participé à toutes les opérations de préparation. Il n’a pas pris part au kidnapping parce qu’il a fait un accident de la circulation le 3 décembre. » Naby Moussa Camara rétorque : «Comme il est dans la salle d’audience, il n’a qu’à venir confirmer cela à la barre.»
«Vous ne voulez pas reconnaître, parce que vous avez été dénoncé par votre ami», s’exclame un avocat de la partie civile. Naby Moussa Camara de jurer : «Je n’en sais absolument rein».
L’affaire a été renvoyée au 1er novembre, pour la suite des débats.
Yacine Diallo