Le procès en appel du jeune Ousmane Diallo alias Gnelloy a démarré ce 7 octobre à la Cour d’appel de Cona-cris. Le militant du RPG arc-en-ciel se faisait appeler «ministre de la Défense d’Alpha Condé sur les réseaux sociaux ». Il avait été condamné en première instance à 5 ans d’emprisonnement, pour «menace de mort et injures publiques» contre Kadiatou Biro Diallo, fille de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Boubacar Biro Diallo. C’est après une sortie ratée du pays la semaine dernière que Ousmane Gnalloy Diallo n’a été mis au gnouf, après plusieurs mois de sa condamnation en première instance.
Ousmane Gnelloy a été appelé à la barre vers 16h 30 minutes. Il a donné son identité à la Cour et puis, il n’a plus pipé mot. Son avocat, Maitre Santiba Kouyaté a pris le relais, pour présenter les motifs de leur appel : «Nous avons relevé appel parce que ce jugement est mal jugé. Il tire ses fondements sur le sensationnel et le populisme, l’équité et le principe de la contradiction ont été violés, en même temps que l’article 497 du Code de procédure pénal. Le 1er juge est entré en condamnation pour menace, mais dans le dossier, il n’existe aucun élément. Gnelloy n’a pas été cité à comparaître régulièrement. Nous sollicitons la main levée de ce mandat d’arrêt qui l’a conduit en prison.»
La demande est aussitôt balayée d’un revers de la main, par l’avocat de la partie civile, Maitre Pépé Antoine Lama. Il a d’ailleurs contesté la constitution de l’avocat de la défense : « les motifs invoqués ne peuvent pas emporter la conviction de la Cour. L’appel a été interjeté le 11 juin, mais cet avocat n’était pas constitué. C’est aujourd’hui qu’il a régularisé sa situation. Cela ne peut produire d’effets que pour l’avenir. La partie civile sollicite que la Cour tranche sur cette question », a plaidé Me Lama. Le parquet rétorque : «L’avocat peut se constituer à tout moment. Qu’il vous plaise de déclarer mal fondée cette demande ». Le juge, Mangadouba Sow, a suivi le parquet : « Il n’y a aucun mal dans leur démarche», argue-t-il.
Les avocats de la défense ont voulu obtenir une liberté pour leur client, en attendant la suite de l’audience : «Nous maintenons toujours la demande de main levée du mandat d’arrêt. Nous pensons que la Cour peut délibérer sur cette question sur siège. Nous prenons la garantie que notre client viendra aux audiences». Me Pépé Antoine Lama est contre : «Nous vous prions de renvoyer cette affaire. Quand le ministère public va se prononcer, nous allons démonter qu’il était dangereux de suivre la défense.»
Mangadouba Sow a finalement annulé le mandat d’arrêt pour décerner un mandat de dépôt contre Ousmane Gnelloy Diallo. L’affaire a été renvoyée au 24 octobre prochain.
Tension à la Cour d’appel
Les audiences de ce jeudi ont été interrompues à plusieurs reprises. Les pro et anti Gnelloy se regardaient en chiens de faïence, s’invectivaient à tout moment. A l’issue de l’audience, les gardes pénitentiaires ont eu du mal à sortir Gnelloy de la salle d’audience. Ses adversaires, mobilisés en masse, scandaient : « Gnelloy, zéro ! » ; Gnelloy, prison !»; «On veut la justice ». Il a été protégé par les gardes et jeté mamu militari dans le fourgon, pour échapper à la furie des jeunes. Fatou Gnelloy, la sœur du prévenu et la dizaine de ses partisans partis le soutenir se sont vus enfermés dans la salle d’audience, pendant près d’une heure. Ils ont été évacués par une autre issue.
Yacine Diallo